L'ONG Amnesty international a appelé dimanche les autorités algériennes à adopter une loi sur l'asile et à ouvrir une enquête sur "les expulsions arbitraires" de migrants subsahariens début décembre, selon un communiqué transmis à l'AFP.
"Les autorités algériennes doivent dépénaliser l'immigration irrégulière, adopter une loi sur l'asile et lutter contre les propos racistes anti-subsahariens dans le pays", a déclaré l'ONG à l'occasion de la journée internationale des migrants.
Amnesty précise que le projet de loi sur le droit d'asile se fait attendre depuis cinq ans.
L'Algérie est devenue ces dernières années une destination privilégiée pour des milliers de ressortissants subsahariens qui y arrivent parfois par familles entières.
La loi algérienne pénalise l'immigration irrégulière et prévoit la prison pour toute personne qui aiderait des migrants en situation irrégulière.
Les autorités algériennes sont accusées d'avoir fait usage de la violence lors de l'expulsion début décembre de migrants africains. Samedi, le ministère des Affaires étrangères a lui assuré que ces opérations s'étaient déroulées "dans le respect des droits humains".
Amnesty appelle Alger "à lever immédiatement le blocus sur les migrants, réfugiés et demandeurs d'asile à Tamanrasset (ville frontalière du sud) et à ouvrir une enquête prompte et impartiale" sur les expulsions arbitraires qui y ont eu lieu.
Selon le bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme(LADDH) de Tamanrasset (2.000 km au sud d'Alger), plus de 1.000 Subsahariens arrivent chaque mois dans cette ville avant de rejoindre les grandes villes du Nord.
Ils sont généralement arrêtés dans ces villes puis transférés jusqu'à un centre d'accueil à Tamanrasset avant d'être reconduits vers leurs pays respectifs.
18/12/2016
Source : AFP