La 4ème édition du Forum social maghrébin sur la migration s'est ouverte vendredi à Tanger, sous le thème "La migration et les changements climatiques et environnementaux".
Cette rencontre, qui réunit une pléiade d'experts issus notamment du Maghreb et de certains pays d'Afrique, a pour objectif de débattre des changements environnementaux et climatiques et leurs impacts sur les migrations, mais aussi des mouvements des populations et de la situation actuelle des réfugiés.
Selon les organisateurs, ce choix n’est pas fortuit puisque le principal défi de ce siècle sera certainement lié aux questions environnementales et climatiques en corrélation avec leur impact sur les populations et leurs déplacements forcés ou volontaires.
L'Organisation mondiale des migrations donne les prédictions les plus probables des migrants dus aux changements climatiques qui est de l'ordre de 200 millions de personnes à l'horizon 2050, ont-ils souligné, précisant que l'Afrique sera, avec l'Asie, l'une des régions les plus touchées par ces changements, sans oublier le Maghreb qui devrait être aussi fortement impacté. Et d'ajouter que le second défi est plutôt lié à la situation des réfugiés autour de la Méditerranée, qui sont des victimes de guerres ou de l'extrême pauvreté.
Intervenant à cette occasion, le vice-président du conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Alami a salué le choix de cette thématique qui allie deux phénomènes d'actualité, notant qu'en plus des conditions de guerre et de pauvreté, il s'est avéré que les changements climatiques et environnementaux, ainsi que les catastrophes naturelles qui en découlent sont parmi les facteurs derrière les migrations poussant certaines personnes à se réfugier dans d'autres territoires à la recherche de conditions de vie décentes. Pour limiter les drames des migrations, M. Alami a souligné que les pays, les gouvernements et la société civile sont appelés à s'engager sérieusement à limiter les dégâts et les risques des changements climatiques et à respecter les engagements pris lors de la MedCOP climat de Tanger et la COP22 de Marrakech.
Il a également affirmé que le bassin méditerranéen est l'une des régions les plus menacées par les changements climatiques, précisant que les pays du Maghreb sont les plus impactés par la sécheresse, la pollution et la dégradation de l'environnement, ainsi que par le phénomène de migration, eu égard à leur proximité géographique des pays subsahariens et du Moyen-Orient. Ce Forum de trois jours traitera de plusieurs axes portant, notamment sur "la migration et les changements climatiques et environnementaux", "les réfugiés dans l'espace méditerranéen et en Europe" et "la préparation du GFMD (Global Forum on Migration Development) qui se tiendra au Maroc en 2018".
Il sera aussi l'occasion de dresser un état des lieux par rapport aux thématiques portées lors des précédentes éditions, à travers des discussions axées sur "les migrants dans le Maghreb: situation humaine, sociale et économique", "les accords de partenariat et de mobilité", "les frontières au Maghreb", "la lutte contre le racisme dans l'espace maghrébin" et "l'impact du terrorisme sur la migration", en plus d'un bilan de ce forum.
Cette rencontre se penchera aussi sur les résultats attendus concernent la modification des lois qui régissent la migration dans la région en matière d'entrée, de séjour et de résidence, ainsi que la mise en place et le vote de lois contre le racisme.
17/12/2016
Source : MAP