vendredi 22 novembre 2024 03:22

Migrants-La présidence de l'UE prône un accord avec la Libye

L'Union européenne doit passer un accord avec la Libye pour contrôler les flux migratoires en Méditerranée, à l'instar de celui signé en mars 2016 avec la Turquie pour la route des Balkans, a estimé mercredi la présidence maltaise de l'UE.

Intervenant devant le Parlement européen au titre de la présidence semestrielle de l'Union européenne que l'île-Etat assume depuis le 1er janvier, le Premier ministre maltais Joseph Muscat a reconnu que l'accord avec Ankara n'était ni parfait, ni "une solution à long terme", mais qu'il avait permis de faire évoluer la situation.

"Au printemps prochain, l'Europe sera confrontée à une nouvelle vague de migrants, cette fois par la voie de la Méditerranée centrale. Si l'on n'arrive pas à dupliquer l'accord avec la Turquie, l'Europe sera confrontée à une crise migratoire majeure", a-t-il affirmé.

L'accord entre l'Union européenne et la Turquie prévoit que celle-ci retienne les migrants sur son sol en échange d'une aide financière des Vingt-Huit et d'un déblocage des négociations d'adhésion du pays à l'Union européenne, un aspect de l'accord qui n'a pas été honoré en raison du refus d'Ankara de procéder à certaines réformes.

Joseph Muscat est revenu sur le sujet lors d'une conférence de presse pour estimer que l'Union européenne ne pouvait pas laisser l'Italie, directement concernée par cette voie de migration méditerranéenne, négocier seule avec Tripoli.

"On ne peut pas abandonner un Etat membre lorsqu'il négocie un accord qui doit être bon pour l'UE", a-t-il plaidé.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a de son côté regretté les résistances de certains Etats dans la mise en oeuvre du plan de relocalisation des réfugiés décidé en 2015 par la Commission européenne pour soulager la Grèce et l'Italie.

Moins de 5.000 demandeurs d'asile avaient été accueillis au sein d'autres Etats membres en septembre 2016 sur les 160.000 prévus à cette date.

Les pays d'Europe orientale, dont la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie, ont refusé d'appliquer l'accord conclu au sein du Conseil européen. La France n'a elle-même accueilli que 5.000 réfugiés sur les 30.000 prévus.

"Je déplore que, pour la première fois dans l'Histoire européenne, certains pays n'ont pas appliqué les décisions dans un domaine aussi sensible que celui de l'asile, même si des progrès significatifs ont été réalisés par ailleurs", a déclaré Jean-Claude Juncker.

Le président de la Commission européenne a lancé un appel aux Vingt-Huit pour que la réforme du mécanisme de Dublin soit adoptée dans les six mois. Elle permettrait de ne plus renvoyer les migrants en situation irrégulière vers le pays par lequel ils sont entrés dans l'UE en cas d'afflux massifs aux frontières extérieures.

18/01/2017 (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)

Source : Reuters

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