Dans un état des lieux, faisant suite à un premier rapport publié il y a dix ans, les associations relèvent que la quasi-totalité des constats effectués alors restent d’actualité et très peu de recommandations formulées à l’époque ont été mises en œuvre.

‘’On assiste même à une régression du respect des droits : enfermement de femmes enceintes, de personnes malades ou âgées, séparation des familles, durée arbitraire de détention, difficultés d’accès à l’aide juridique, détention quasi-systématique des demandeurs d’asile à la frontière’’, déplorent-elles. Le rapport relève que la détention administrative a des ‘’conséquences extrêmement lourdes’’ pour les personnes qui la subissent, tant sur le plan physique que psychologique, sans parler de l’impact sur l’image des migrants, décrits comme des criminels car enfermés dans des lieux hautement sécurisés.

‘’Une image fallacieuse qui alimente le sentiment d’insécurité au sein de notre société, et menace le vivre ensemble’’, estime le collectif associatif, qui interroge la ‘’compatibilité des centres fermés avec le respect des droits’’ et questionne ‘’fondamentalement leur bien-fondé et leur légitimité’’.

Les associations demandent à la Belgique de ‘’cesser à tout le moins de détenir les personnes vulnérables et les demandeurs d’asile, d’inscrire dans la loi l’interdiction absolue de détenir des enfants et d’instaurer un mécanisme indépendant et efficace de contrôle de la détention en centres fermés’’.
Selon elles, il est temps d’arrêter de faire croire que la détention administrative est un ‘’mal nécessaire’’ et d’utiliser les centres fermés au profit d’une politique migratoire ‘’répressive’’ qui fait de l’enfermement la solution à toutes les problématiques sécuritaires.

En 2016, ce ne sont pas moins de 15.478 demandeurs d’asile qui ont obtenu un statut de protection en Belgique : 12.197 ont été reconnus réfugiés et 3.281 ont obtenu le statut de protection subsidiaire, c’est-à-dire une autorisation de séjour limitée à un an. 

23/01/2017

Source : MAP