lundi 25 novembre 2024 20:47

A Bordeaux, le chercheur marocain en Neurosciences Abdelhamid Benazzouz s'illustre par ses travaux sur la maladie de Parkinson

Agé de 54 ans, le Marocain Abdelhamid Benazzouz a réussi à s’illustrer parmi la communauté scientifique de la ville de Bordeaux en France, grâce à ses travaux de recherche sur la maladie de Parkinson et sa contribution à l’innovation d’une nouvelle approche thérapeutique de cette affection neurodégénérative chronique.

Ce spécialiste en neurosciences a en effet mené une véritable révolution en menant des travaux chez le singe Macaque pour développer une nouvelle approche thérapeutique permettant d’alléger les souffrances et d’améliorer les symptômes chez des patients atteints de cette affection.

Ce passionné de l’art et plus particulièrement de la musique avait choisi dès son jeune âge de consacrer sa vie à la recherche scientifique. Après avoir décroché un baccalauréat en sciences expérimentales au lycée Al Mohammadi à Ksar el Kébir et une licence à l’université Abdelmalek Saadi de Tétouan, et en dépit de l’obtention d’une bourse du ministère de la Culture pour étudier la musique en Russie, Abdelhamid Benazzouz a opté pour de prestigieux instituts européens pour se perfectionner dans le domaine de la recherche scientifique et plus précisément les neurosciences.

"Après avoir obtenu le 1er Prix de guitare classique au conservatoire de Tanger, j’ai reçu une bourse du ministère de la Culture en vue de faire des études universitaires de musique en Russie, mais j’ai préféré poursuivre mes études en sciences naturelles", a-t-il confié à la MAP, faisant savoir que son cursus universitaire a été couronné par l’obtention d’un doctorat à l’université de Bordeaux avant d’être nommé directeur de recherches au sein d’un institut médical spécialisé en neuroscience.

Ce fan de jazz oriental a mené avec ses collègues des recherches scientifiques et cliniques sur le traitement de la maladie de Parkinson, en s’inspirant de l’expérience d’étudiants américains en chimie qui avaient été atteints de cette maladie après avoir consommé une drogue contenant une neurotoxine MPTP, ce qui a provoqué chez eux la manifestation des symptômes de la maladie de Parkinson.
M. Benazzouz, directeur de recherches à l’institut national de la santé et de la recherche médicale de Bordeaux, explique que cette neurotoxine a été utilisée chez des singes Macaques pour déterminer son impact sur les neurones de plusieurs régions dans le cerveau, ce qui a constitué une avancée majeure en matière de recherche dans la compréhension et le traitement de la maladie de Parkinson.

Devant l’incapacité de la greffe de nouveaux neurones dans le cerveau de la personne atteinte de cette maladie, ce natif de Ksar El Kébir, qui occupe plusieurs responsabilités notamment au sein de l'Institut des Maladies Neurodégénératives, du centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de la fédération des Neurosciences, a développé une nouvelle approche thérapeutique chirurgicale de la maladie de Parkinson, d’abord chez le singe pour la transférer ensuite avec les neurochirurgiens et les neurologues chez l’Homme en réalisant la première opération chirurgicale au monde avec l’implantation d’électrodes dans le noyau sous-thalamique (une petite région du cerveau) d’un patient atteint de la maladie de Parkinson.

Cette opération a été couronnée de succès et a été suivie de dizaines d’interventions similaires, ce qui a constitué une avancée scientifique majeure ayant contribué à alléger de façon spectaculaire les souffrances des personnes atteintes de cette affection.

Abdelhamid Benazzouz, lauréat du prix de l’Académie française de médecine en 2003 et de l’Académie des sciences en 2007, ainsi que du prix d’excellence scientifique de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm), veille à faire bénéficier son pays d’origine de cette avancée scientifique puisqu’il a participé à plusieurs interventions chirurgicales aux CHU de Casablanca, Rabat et Fès. Actuellement, il collabore avec l’Université Cadi Ayyad à Marrakech pour démarrer ce type de chirurgie. Il encadre aussi les jeunes doctorants marocains au sein de son équipe dans le cadre de la collaboration avec l’équipe du Professeur Nouria Lakhdar-Ghazal de l’Université Mohammed V de Rabat.
A rappeler que plus de 85.000 interventions pour l’implantation d’électrodes ont été réalisées à ce jour dans le monde sur des malades parkinsoniens âgés entre 50 et 70 ans.

17/05/2016, Abdellatif Ouadrassi

Source : MAP

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