Dans un rapport publié le 14 décembre Amnesty international demande à l'Union européenne de « ne pas fermer les yeux » sur les violations des droits de l’homme dont sont l’objet les migrants en Libye. Les migrants et réfugiés qui tentent de rejoindre l'Europe via ce pays « courent le risque d'être torturés et d'être emprisonnés pour une durée indéterminée » affirme l’organisation humanitaire.
Amnesty international a publié le 14 décembre un rapport sur la situation des réfugiés en Libye. C'est surtout le cas des Somaliens et Erythréens qui préoccupe l’organisation. En fuyant leur régime et en tentant de rejoindre l'Europe en passant par la Libye, ces réfugiés se trouvent souvent exposés à la torture et à la détention illimitée.
Tripoli ne reconnaît en effet aucun réfugié mais seulement des migrants en situation irrégulière. Et pourtant, malgré ces violations des droits de l'homme, la Libye a été récemment élue au Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Diana Eltahawy, chargée du dossier chez Amnesty international, revient sur la situation des réfugiés et le statut de la Libye dans la communauté internationale :
« Nous demandons à l’Union européenne et aux Etats membres que dans tous les accords bilatéraux entre eux et la Libye, qu’il y ait des garanties du respect des droits humains. En octobre, la Libye et la Commission européenne ont signé un accord de coopération concernant le contrôle des frontières et la gestion efficace des flux migratoires. »
« Selon cet accord, l’UE va verser à la Libye 50 millions d’euros. L’accord fait mention de la protection internationale mais n’a pas de garantie. Nous sentons que les droits humains, surtout les droits des réfugiés et demandeurs d’asile sont sacrifiés dans cette politique migratoire. »
D'après les autorités, il y a plus de trois millions de migrants en situation irrégulière en Libye, dont beaucoup originaires du reste de l'Afrique mais Tripoli considère qu'il ne s'agit pas de réfugiés, souligne Amnesty.
La Libye n'étant pas signataire de la convention de l'ONU sur les réfugiés et n'ayant pas de procédure d'asile, Amnesty International demande à l'Union européenne d'inscrire une garantie du respect des droits de l'homme dans ses accords avec la Libye.
Source : RFI