mercredi 27 novembre 2024 11:42

Amnesty reproche à la Bulgarie de maltraiter les migrants

L'ONG de défense des droits de l'Homme Amnesty International a appelé vendredi les autorités bulgares à ouvrir une enquête après la multiplication de témoignages de migrants affirmant avoir été maltraités par la police dans ce pays frontalier de la Turquie.

"Amnesty International appelle les autorités bulgares à effectuer immédiatement une investigation globale et indépendante sur les affirmations massives de mauvais traitement, confiscations et détentions abusives de réfugiés et migrants, et d'en publier les résultats", selon un communiqué de l'ONG.
Une enquête auprès d'une centaine de migrants afghans, irakiens et syriens ayant traversé la Bulgarie, publiée le 13 novembre par le Belgrade Center for Human Rights et financée par l'ONG internationale Oxfam, avait également dénoncé des mauvais traitements infligés par des représentants des forces de l'ordre bulgares.

La ministre de l'Intérieur Roumiana Batchvarova avait alors promis une enquête au sujet de ces affirmations, dont les résultats n'ont jamais été rendus publics.

Amnesty déclare disposer pour sa part de "douzaines de témoignages" écrits et enregistrés de menaces et d'abus, notamment d'Afghans et de Pakistanais. Certains affirment avoir été repoussés auparavant par la police bulgare vers la Turquie.

Amnesty insiste notamment pour l'ouverture d'une enquête "impartiale" après le décès le 15 octobre d'un Afghan de 19 ans, abattu par un garde-frontière, alors qu'il venait d'entrer clandestinement en Bulgarie depuis la Turquie. Les autorités avaient expliqué l'incident par le "ricochet" d'une balle tirée en l'air. L'ONG Bulgarian Helsinki Committee a cependant recueilli des témoignages selon lesquels les Afghans n'avaient opposé aucune résistance à la police et que ce tir n'était donc pas nécessaire.

Membre de l'Union européenne mais pas de l'espace Schengen de libre circulation, la Bulgarie reste en marge du principal flux de migration vers l'Europe occidentale, ce que le gouvernement explique par son contrôle strict des frontières.

11 déc 2015

Source : AFP

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