Le 17 février 1964, la Belgique signait une convention bilatérale avec le Maroc. Jusqu’en juin, elle célèbre cet anniversaire.
Le 17 février 1964, la Belgique, en manque de bras pour ses mines, sa sidérurgie, ses usines signe une convention bilatérale avec le Maroc. Ces milliers de travailleurs marocains viennent majoritairement seuls, comme l’avaient fait avant eux les Italiens, Espagnols, Grecs, Polonais… avant d’être rejoints par leur famille.
À l’époque, cette convention «relative à l’occupation de travailleurs marocains en Belgique » passe relativement inaperçue. Pourtant, elle a façonné durablement le visage de la Belgique selon l’historienne Anne Frennet-De Keyser qui a étudié les circonstances dans lesquelles la convention a été signée (Cahier du CRISP n° 1803, 2003). Elle cite deux exemples: les Marocains constituent la deuxième communauté étrangère en Belgique après les Italiens et la loi du 19 juillet 1974 reconnaît le culte islamique parmi ceux qui doivent bénéficier d’un financement public. Il y a d’ailleurs concordance de date entre la reconnaissance de l’islam et l’arrêt de l’immigration.
Jusqu’en juin
C’est sur cette histoire que reviendra 50 ans d’immigration marocaine: C’est du Belge, un ensemble de manifestations culturelles et sociales qui marqueront cet anniversaire jusqu’en juin un peu partout à Bruxelles et en Wallonie. C’est l’Espace Magh, centre culturel bruxellois créé autour du 40e anniversaire de l’immigration marocaine qui est à l’origine de l’opération et qui coordonnera la centaine d’événements du programme.
Culture, société et pédagogie
Un programme, riche et varié qui s’articule autour de trois axes:
L’art et la culture avec des expos, des pièces de théâtre, de la danse, des lectures, conférences, films, concerts… On épinglera particulièrement le festival Femmes et Migrations qui donne la parole aux artistes marocaines, comédiennes, militantes, intellectuelles, chanteuses… Ainsi que le festival Jeunes créations qui met en avant les jeunes artistes dans plusieurs disciplines.
Il y a ensuite un volet social et participatif. L’Espace Magh a lancé un appel à projets et a reçu près de 250 propositions. Beaucoup de celles qui ont été retenues ont trait à l’histoire et au devoir de mémoire. Ces projets se matérialiseront dans les maisons de quartiers, ASBL, maisons des jeunes, etc. essentiellement à Bruxelles.
Et puis il y a l’aspect pédagogique avec une valise pédagogique virtuelle créée par les étudiants de l’IHECS, avec notamment l’aide de Jamy Gourmaud (C’est pas sorcier). Destinée aux élèves du secondaire inférieur, elle permettra de déconstruire les clichés et de parler de diversité culturelle (sur www.50anscestdubelge.be/animation). Mousta Largo, en partenariat avec les Jeunesses musicales parcourra les écoles avec son spectacle Échec et Mat pour «offrir un regard différent sur le monde arabo-musulman en distançant la culture et la religion ». 4 000 élèves devraient le voir. À voir encore des capsules vidéo et des webdocumentaires.
Si les festivités ont déjà commencé, le coup d’envoi officiel sera donné le 17 février, date anniversaire de la signature au Bozar à 20 h. L’accès est gratuit et ouvert à tous, mais il faut réserver à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
À Bruxelles, Charleroi, Liège, Namur, Louvain-la-Neuve, Mons, Tournai, Mouscron, Verviers… Le programme complet sur www.50anscestdubelge.be
18/1/2014
Source : lavenir.net