lundi 25 novembre 2024 22:50

Conjoncture: Les premiers signes de reprise

BANK Al Maghrib abonde dans le sens du ministère des Finances. Dans sa dernière note de conjoncture, la banque centrale confirme la bonne orientation globale de l’économie. «En dépit de la lenteur de la reprise des principaux partenaires du Maroc, la majorité des rubriques de la balance commerciale ont connu une nouvelle amélioration à fin février», certifie BAM. Preuve en est, le recul de plus de 7% du déficit commercial accompagné de la progression des recettes de voyages (10,5%) et des transferts MRE (7,4%). Partant, les exportations s’élargissent de 12,5% sur une année, sous l’effet du bond de 88% des ventes de phosphates et dérivés. Sans cela, les autres exportations n’avancent que de 2,5%. A l’inverse, les importations sont restées stables, malgré la montée en puissance de la facture énergétique de 18% atténuée par un recul de 3% des importations hors énergie. En revanche, les investissements directs étrangers ne cessent de se détériorer pour revenir de 6,4 à 2,4 milliards de DH entre 2009 et 2010. Les réserves de change ont, en outre, représenté 7 mois et 2 jours d’importations de biens et de services contre 7 mois en début d’année.

Engendrée depuis fin décembre 2009, la croissance du PIB révèle la progression surprenante de la valeur ajoutée non agricole qui se chiffre à 5,1%. Une progression, pour les équipes de BAM, qui tient de l’amélioration de l’industrie extractive (+25%), ainsi qu’aux hausses respectives de 4 et 6% des industries de transformation et du BTP. Idem pour l’activité touristique, du commerce et du transport qui, de l’aveu des équipes de BAM ont connu une nette reprise. Si le PIB non agricole progresse, la valeur ajoutée du secteur agricole risque de stagner. En effet, d’après les dernières données disponibles, une baisse de plus de 8% de la superficie semée en céréales compte tenu du retard des précipitations. Des précipitations qui ont un effet négatif sur les cultures de certaines régions. Toutefois, cette pluie a non seulement permis de porter le taux de remplissage des barrages à 95%, mais a également été bénéfique pour l’installation des cultures de printemps.

Concernant le secteur secondaire, comme nous l’annoncions dans notre édition du lundi 19 avril 2010, la production industrielle et l’utilisation des capacités de production augmentent. Idem pour le niveau de commande et les stocks de produits finis qui sont jugés supérieurs à la normale. A ce titre, les industriels tablent sur une progression de l’activité de l’ensemble des branches à court terme. Dans ce sillage, la situation de l’emploi s’améliore puisque le taux de chômage recule de 50 points de base à 9%. Une baisse qui comme le soutient la note, concerne aussi bien le milieu urbain que rural.

Parallèlement au niveau des finances publiques, la situation est grave. L’exécution des dispositions de la Loi de Finances 2010 s’est soldée par un déficit de 5,7 milliards de DH à fin février, contre un excédent de 2,6 milliards de DH un an auparavant. Selon BAM, ce recul est lié à l’augmentation des dépenses globales (38%). En effet, celles-ci ont été impactées par la reprise des dépenses de compensation, la contraction du solde des comptes spéciaux du Trésor et la hausse (1,4%) des recettes ordinaires. Pour leur part, les dépenses d’équipement ont baissé de 20% à 9,1 milliards de DH.

Côté monétaire, ça va mieux. L’assèchement des liquidités commence à s’estomper. En effet, les trésoreries bancaires subissent un impact positif de 268 millions de DH, en moyenne hebdomadaire, grâce à la hausse des avoirs nets de BAM et le reflux de la circulation fiduciaire. D’ailleurs, le déficit de liquidité baisse à 18,4 milliards de DH à fin mars contre 20 milliards un mois auparavant. Par conséquent, BAM a réduit ses interventions sur le marché à 18,8 milliards de DH. Et pour cause, au niveau de la création de monnaie, la tendance est à une croissance de la masse monétaire et au maintien du dynamisme du crédit. En effet, l’agrégat de monnaie M3 a maintenu son rythme de progression de 5%. En parallèle, le crédit bancaire augmente de 12% à fin février principalement en raison de la hausse de 13% des prêts immobiliers et de 24% des crédits à l’équipement.

Quant aux taux d’intérêts appliqués, l’évolution est plutôt mitigée. Le taux maximum des intérêts conventionnel des établissements de crédit, révisable tous les 1er avril a été de 14,26% contre 14,40% l’an dernier. Le taux moyen pondéré du crédit bancaire, de son côté, se situe à 6,63%. Toutefois, les taux du Bon du Trésor marquent une hausse. En somme, l’économie semble profiter de la frileuse reprise des pays industrialisés en attendant de réels signaux pour repartir de plus belle.

Source : L’Economiste

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