lundi 25 novembre 2024 00:34

Défis migratoires« : La gestion des flux en question»

Les réponses aux défis migratoires devraient être suffisamment intelligentes et loin des réflexes xénophobes et de repli identitaire, a souligné, mardi à Rabat, le secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, Youssef Amrani.

«Les réponses qu'il nous appartient d'imaginer aux défis migratoires devraient être suffisamment intelligentes, de manière à mettre en porte à faux les réflexes de repli identitaire, à lutter contre les comportements xénophobes et à appréhender l'apport positif mutuellement bénéfique de la migration», a indiqué M. Amrani à l'ouverture de la réunion d'experts sur la migration des groupes vulnérables.

Mettant en avant l'impact de la crise économique et financière internationale sur la vie des migrants, M. Amrani a relevé qu'il incombe aux parties concernées d'éviter que cette catégorie, qui a contribué à l'essor économique des pays d'accueil, ne constitue la première cible de mesures économiques et ne devienne la victime de procédés discriminatoires.

M. El Amrani a, en outre, indiqué que le dialogue, la concertation et l'implication de l'ensemble des parties prenantes, demeurent les seuls procédés pour la résolution de questions aussi sensibles que la migration.

«L'Union européenne gagnerait donc à associer ses partenaires méditerranéens et africains pour traiter, en toute transparence et responsabilité, de toute politique, mesure ou action qui aurait des incidences sur la situation juridique économique, sociale ou culturelle des populations immigrées en Europe», a-t-il ajouté.

Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération a, à cette occasion, appelé les pays de l'Union européenne à ratifier la convention des Nations unies sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille.

Pour sa part, la directrice générale de l'intégration des immigrants au secrétariat d'Etat espagnol à l'Immigration et à l'Emigration, Estrella Rodriguez Pardo, a indiqué que la crise financière offre l'occasion de réfléchir sur les moyens d'assurer la protection des groupes vulnérables de migrants, notamment les victimes de la traite des êtres humains, les mineurs non accompagnés et les femmes migrantes.

Elle a également souligné que la gestion des flux migratoires, ainsi que la lutte contre la traite des êtres humains, nécessite une coopération effective entre les pays d'accueil, de transit et d'origine.

Les défis que pose le phénomène migratoire peuvent être relevés grâce à une meilleure sensibilisation des victimes potentielles et à l'échange d'expérience entre pays appartenant à différentes régions, a-t-elle fait observer.

L'ambassadeur, chef de la délégation de l'Union européenne au Maroc, Eneko Landaburu a, de son côté, mis l'accent sur la politique de l'union européenne en matière d'immigration.

Cette politique s'articule, selon M. Landaburu, autour de trois principaux axes à savoir, l'intégration des émigrés dans leurs sociétés d'accueil en leur garantissant les mêmes droits que ceux accordés aux nationaux, la lutte contre l'immigration clandestine, et la conciliation entre le couple migration/ développement.

Qualifiant d'exemplaire la dynamique de coopération enclenchée suite à la conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement tenue en juillet 2006 à Rabat, le représentant de l'UE à Rabat a appelé à la consolidation des acquis à travers le renforcement du dialogue multilatéral.

Cette réunion d'experts devrait permettre la définition d'un ensemble d'instruments de coopération sur des questions propres aux groupes vulnérables de migrants, en particulier les victimes de la traite d'êtres humains, les mineurs non accompagnés et les femmes migrantes.

Cette rencontre organisée sous les auspices des gouvernements marocain et espagnol et avec la collaboration du Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD) et de la Fondation internationale et d'Amérique latine d'administration et de politiques publiques (FIIAP).

Pendant trois jours, une soixantaine de délégués, représentant 27 pays africains et européens ainsi que 8 organisations internationales, dialogueront sur l'état des lieux des migrations de personnes vulnérables le long de la route migratoire ouest-africaine, les bonnes pratiques au sein des politiques et projets existants et les stratégies de protection les plus efficaces, en vue d'adresser des recommandations opérationnelles à la troisième Conférence euro-africaine sur la migration et le développement, prévue en 2011 à Dakar.

Source ; Le Matin

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