Près de 27% des personnes mises en cause par la police pour des vols en 2012 sont des étrangers, en augmentation d'environ dix points par rapport à 2011, selon une étude publiée lundi par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).
Cette forte hausse s'explique par l'augmentation de la part de Roumains et de Géorgiens impliqués dans des vols ainsi que par celle, phénomène nouveau, de Tunisiens.
L'étude couvre les années 2008 à 2012 et se base sur le fichier Stic (Système de traitement des infractions constatées) de la police.
En 2012, observe l'ONDRP, près de 152.000 personnes ont été mises en cause pour des vols en France, dont quelque 36.210 femmes (23,8%), 49.480 mineurs (32,6%) et 40.670 étrangers (26,8%). En 2011, la même étude révélait que 17,3% des mis en cause pour vols -- c'est-à-dire interpellés par exemple mais pas obligatoirement condamnés -- étaient étrangers, toutes nationalités confondues.
La hausse de la part des étrangers impliqués entre 2011 et 2012 s'explique en partie par la mise en cause des personnes de nationalité roumaine qui, observe l'ONDRP, sont en forte proportion impliqués dans des vols sans violence comme les ressortissants originaires d'Europe balkanique.
La part des Géorgiens impliqués, pour leur part, dans les vols à l'étalage ou par effraction est aussi en augmentation. Elle a été multipliée par quatre entre 2008 et 2012.
L'étude pointe également la part de Tunisiens mis en cause dans tous ces types de vols, "multipliée par trois" en quatre ans. Il "apparaît légitime de supposer que ces variations seraient en lien avec la situation politique et économique que la Tunisie a connue après la chute du président Ben Ali" en 2011, fait valoir l'ONDRP qui évoque à cet égard une "délinquance de subsistance".
16 déc 2013
Source : AFP