Le gouvernement norvégien a durci sa politique d'immigration et notamment envers les réfugiés. En effet, dans le cadre du règlement de Dublin, les réfugiés ne peuvent demander l'asile qu'une seule fois en Europe. S'il s'avère que les réfugiés ont menti, en ayant déjà cherché l'asile dans d'autres pays, ils seront expulsés. Ils seront également confrontés à des peines plus sévères en cas de retour en Norvège, une violation de leur interdiction d'entrée.
Selon le règlement de Dublin, un accord entre 29 pays européens, les demandes d'asile ne seront traitées qu'une fois et souvent à l'endroit où le réfugié est entré dans l'UE. Les empreintes digitales des réfugiés sont enregistrées et centralisées dans un fichier européen appelé Eurodac.
En mai dernier, l'ancien gouvernement de Jens Stoltenberg avait décidé que la police et les services de l'immigration UDI ne serraient plus en mesure d'expulser les demandeurs d'asile juste parce qu'ils ont menti. Cette décision avait pour but de libérer les tribunaux.
Le Ministre de la Justice Anders Anundsen du Parti du Progrès (Fremskrittpartiet, FrP) a introduit un nouveau règlement au 1er Janvier 2014 permettant aux autorités d'immigration d'expulser les demandeurs d'asile qui nient avoir déposé une demande dans un autres pays de l'UE/EEE alors que les empreintes enregistrées dans le système informatique Eurodac prouvent le contraire. Sa décision était fondée en partie sur des chiffres récents de l'UDI qui montrent que 2590 demandeurs d'asile ont été expulsés de Norvège en 2013 en vertu des règles de Dublin. C'est une augmentation d'environ 50 % par rapport à 2012. Le temps de traitement des dossiers était en moyenne de 58 jours, une semaine de plus que l'année précédente. La plupart des personnes déboutées avaient déjà demandé l'asile en Italie, en Suède, en Grèce ou en Suisse. Près de 30 % avaient cherché asile dans au moins sept pays différents avant leur arrivée en Norvège.
L'Organisation norvégienne pour les demandeurs d'asile (NOAS) a déclaré que le changement de règle n'endiguera pas le flux de réfugiés en Norvège. "Je pense que peu de demandeurs d'asile se soucient de ce changement", a déclaré le conseiller juridique de NOAS, André Møkkelgjerd.
"Un demandeur d'asile qui vit dans la rue à Athènes ou à Rome sans argent, sans nourriture et sans logement est différent de celui ou celle qui veut aller en Norvège", a-t-il poursuivi. "La majorité des demandeurs d'asile doit passer par beaucoup d'autres pays avant d'atteindre la Norvège. L'année dernière, aucun réfugié arrivé en Grèce n'est resté en Grèce, tandis que 93 % ont obtenu l'accord pour rester en Suède".
15 jan. 2014, Par Laëtitia
Source : norvege-fr