jeudi 26 décembre 2024 13:02

Deux peintres marocains exposent dans un hôpital bruxellois pour donner du bonheur aux malades cancéreux en phase terminale

Deux artistes peintres marocains, Said El Jaroudi et Nourdine Bouali ont été invités à exposer leurs travaux plastiques à la clinique d'Hémato-Oncologie de l'hôpital Brugmann de Bruxelles.

Cette exposition, mue par le souci d'apporter un soutien psychologique aux patients du pavillon des soins intensifs, est organisée par la Maison des Cultures et de cohésion sociale de la commune de Molenbeck-Saint Jean et l'hôpital Brugmann avec le soutien du fonds social européen.

Les œuvres des deux artistes peintres marocains, qui ont déjà marqué la capitale belge de leur empreinte spirituelle, expriment une exposition de nouvelle tendance confirmant un talent constant chaque fois renouvelé.

Après une enfance et une jeunesse passée en Allemagne pour Sail El Jaroudi et aux Pays Bas pour Nourdine Bouali, les deux peintres ont choisi la Belgique comme espace de séjour pour donner, à travers leurs travaux, une autre image de l'immigration marocaine. Leurs expositions sont toujours autant de messages qui interpellent les citoyens du Monde.

Cette nouvelle rencontre s'inscrit dans leur philosophie d'agir et c'est à Brugmann cette fois-ci qu'ils ont accroché leurs œuvres qui sont un témoignage poignant de l'histoire culturelle et sociale marocaine.

En effet, la quarantaine de tableaux en couleurs chaudes du Sud de la Méditerranée est une esquisse d'un réel en phase avec le présent où s'entrecroisent plusieurs courants. Leur peinture "sociale" est une narration des scènes de vie quotidienne de villages reculés, de gens ordinaires contemplatifs ou vaquant à leurs occupations, de natures mortes, de costumes traditionnels.

Nourdine Bouali, diplômé de l'école des Beaux Arts de Tétouan et ancien enseignant des Arts plastiques dans la même ville, et Said El Jaroudi, artiste peintre autodidacte, ont expliqué que le principe de cette exposition est de rapprocher les malades de leur pays d'origine en les réconfortant.

Certes, les patients de la clinique d'hémato-oncologie sont pour la plupart d'origine marocaine, d'où le souci pour la direction de l'établissement de chercher à "atténuer l'angoisse de la maladie et la peur du passage de la vie à la mort", a pour sa part expliqué la responsable de la Maison des cultures et de la Cohésion sociale de Molenbeck-Saint Jean.

L'ambition spirituelle a été naturellement atteinte dans la mesure où de nombreux patients et leurs familles ont adhéré pleinement au noble projet, premier du genre dans les hôpitaux bruxellois. Dans cette nouvelle ambiance, des patients ont participé à l'accrochage des toiles, d'autres nostalgiques ont préféré commenter les paysages par des anecdotes alors qu'une malade belge en phase terminale, artiste en herbe, a préféré l'achat d'une toile qu'elle veut à son chevet.

L'une des particularités de cette exposition est l'absence de vernissage qui aurait été inopportun dans une telle unité. Malgré tout, la magie "poignante" de l'événement a été omniprésente. Elle fut rehaussée par la luminosité de l'œuvre dans son ensemble, le geste pictural d'artistes en quête d'exploration des concepts et de la matière notamment.

Tel un triangle où artistes, toiles et patients dialoguent, la peinture dans ce lieu devient une complicité qui se définit comme une philosophie du partage entre différents horizons et sensibilités sociales, culturelles et artistiques.

Le soin ultime est de donner "une certaine humanisation aux couloirs froids d'un hôpital" et sensibiliser par ce biais le personnel soignant tout en facilitant la prise en charge de l'autre", ont souligné les organisateurs, dont le vœu pieux est de parvenir à une forme de "bonheur serein".

La clinique de l'hôpital Brugman a d'ailleurs lancé un projet multiculturel qui sera financé par le "plan national cancer". Le principe de base sera de monter des expositions similaires qui aideront aussi bien les familles que les patients hospitalisés mais également le personnel médical et paramédical.

Le but recherché serait l'éveil au dialogue, la connaissance de la culture de l'autre, ce qui faciliterait l'amélioration du lieu d'accueil, une meilleure formation des soignants et la prise en charge de l'autre.

Source : MAP

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