mercredi 27 novembre 2024 17:50

Escale à Paris pour l’exposition « Le Maroc et l’Europe : six siècles dans le regard de l’autre ».

Après Bruxelles, Rabat et Anvers, l’exposition « Le Maroc et l’Europe : six siècles dans le regard de l’autre » est arrivée à Paris, accueillie dans les salons « des prévôts et des tapisseries » de la mairie où elle va se tenir du 8 septembre au 8 octobre 2011.

Deux psychanalystes sont à l’origine de cette manifestation qui met en lumière les liens historiques du Maroc et de l’Europe. Le premier, Paul Dahan, membre du « Conseil de la communauté marocaine à l'étranger » (CCME) et fondateur du « Centre de la Culture Judéo-Marocaine (CCJM) est basé à Bruxelles. Depuis une vingtaine d’années, il s’emploie à collecter documents et objets qui racontent l’évolution historique du Maroc. En parallèle à ce formidable travail d’accumulation, il mène une réflexion approfondie sur la communauté juive du pays. Quant à la scénariste de l’exposition, Sylvie Lausberg, elle est historienne et productrice de documentaires.

L’autre, un « sujet comme moi ».

Réunissant près de 600 pièces (peintures, documents d’archives et photographies), l’exposition explore l’évolution des relations entre le Maroc et l’Europe du 16e siècle à nos jours. A travers leur histoire, faite d’approches, de tractations, de conflits et d’accords nourris par une fascination réciproque, elle raconte l’importance de l’imaginaire dans la représentation de l’autre.

Construite en sept temps, cette manifestation court du XVIe siècle portugais au XXIe siècle. Invitant à réfléchir sur la notion d’autrui, cette manifestation culturelle a été pensée pour casser les clichés ambiants et encourager le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée. L’histoire du Maroc s’y donne à lire à travers le prisme des relations avec les autres peuples. Le visiteur prend connaissance de leur richesse, l’histoire de ces rapports étant trop souvent réduite à l’entrée en lice de la France au Maroc à compter du XIX siècle. Ainsi, outre l’ancienne puissance coloniale, l’accent est-il mis sur les relations entretenues avec l’Espagne, l’Angleterre ou encore la Hollande.

L’autre, mon « meilleur ennemi » ou « mon adversaire à maîtriser » ? Une « curiosité » ou plutôt une « source de richesse ». Et si cet autre, qui peut paraître si différent n’était qu’ « un sujet comme moi » ? C’est ce type d’interrogations que cette exposition s’emploie à éveiller en chaque visiteur. La mise en scène des objets présentés contribue à nourrir la réflexion et à rendre le regard plus lucide. Sont exposés des fac-similés de documents anciens, des documents postaux originaux, des notes diplomatiques, des manuscrits anciens, des récits de voyage illustrés, des cartes géographiques, autant d’éléments qui détaillent et donnent une texture concrète à ces relations marocco-européennes.

L’exposition offre l’occasion de s’arrêter sur des moments insolites tels, par exemple, l’étrange « projet » de mariage entre le sultan Moulay Ismaël et la fille de Louis XIV, la richesse du premier n’ayant alors d’égale que le faste de la cour du second. Ou encore, de se remémorer des épisodes décisifs comme « la bataille des trois rois » près de Oued al-Makhazin qui signe le coup d’arrêt aux visées expansionnistes des Portugais sur le territoire marocain.

La culture est assez présente à travers la partie consacrée à l’histoire coloniale. L’exposition réserve un mur à Eugène Delacroix qui peigna en particulier les femmes et les scènes de la vie quotidienne juive. Une place importante est d’ailleurs consacrée à cette communauté qui a deux mille ans d’existence au Maroc.

L’exposition s’achève sur la période contemporaine. Dans un espace intimiste, une sélection de belles photos en noir et blanc, de Jacques Belin et Jean Besancenot. Le premier, photographe de la Résidence générale a laissé un fond d’environ 100 000 photographies réalisées entre 1920 et 1961. Le deuxième, arrivé au Maroc en 1934, est l’artiste peintre emblématique du vieux Maroc dont il a dessiné les costumes et les femmes qui les portent, donnant à ses collections une valeur ethnographique.

Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’exposition « Le Maroc et l’Europe » organisée par le « CCJM » et le « CCME » sera présentée à Séville, Londres et Amsterdam avant de traverser l’Atlantique pour s’offrir au regard de New York.

9/9/2011, Fouzia Benyoub,

Source : Portail des Marocains du monde

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