lundi 25 novembre 2024 10:55

Espagne : Barcelone et Madrid veulent fermer les centres de rétention pour étrangers

Barcelone et Madrid se mobilisent depuis quelques semaines pour exiger la fermeture des centres de rétention pour étrangers en situation irrégulière, en Espagne, estimant qu'ils représentent une violation des droits de l'Homme.

"Le fait de priver de liberté des personnes qui n'ont commis aucun délit uniquement pour des raisons administratives est une violation des droits", de l'Homme a dénoncé lundi la maire de Madrid, l'ancienne juge de gauche Manuela Carmena, avant de souligner que seuls 17% des étrangers séjournant dans ces centres étaient finalement expulsés.

La mairie a annoncé qu'elle étudiait "des méthodes alternatives", pour permettre davantage d'intégration de ces populations qui doivent séjourner dans ces centres pendant parfois deux mois, sans liberté de mouvement avant leur éventuelle expulsion pour séjour irrégulier.

Selon les dernières données disponibles, 7.340 personnes ont séjourné dans ces centres en 2014. En Espagne, ils dépendent du ministère de l'Intérieur et sont régulièrement dénoncés par les organisations de défense des droits de l'Homme pour des violations de ces droits.

A Barcelone, la maire Ada Colau, une ancienne militante du droit au logement, a refusé de renouveler la licence permettant au centre de la ville d'être ouvert, exigeant sa fermeture.

Le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy a ignoré l'injonction, refusant aussi l'accès au centre aux inspecteurs dépêchés par la mairie, qui a saisi la justice.

Ce sont des "trous noirs en matière de droits de l'Homme" a encore insisté Ada Colau lundi lors d'une région avec le gouvernement de Catalogne (nord-est), qui soutient sa démarche.

Ainsi, selon un rapport d'une ONG jésuite publiée en 2015, les étrangers de ce centre étaient contraints de dormir dans des cellules semblables à celles d'une prison, à deux ou à trois, et sans toilettes.

La nuit, ces cellules étaient fermées à clef. Il dénonce, dans d'autres centres, une assistance insuffisante en matière de soins, le manque d'eau, l'absence d'intimité, l'absence d'informations sur le droit d'asile...

"Ces centres fonctionnent comme de véritables prisons", dénonce l'ONG Pueblos Unidos dans ses conclusions.
A Valence (est), troisième ville d'Espagne, le maire Joan Ribo a aussi réclamé lundi la fermeture du centre de sa ville, évoquant des "détentions de nature raciste", tout comme l'exécutif de l'île de Grande Canarie, dans l'Atlantique, au large de l'Afrique.

La préfecture de Catalogne, quant à elle, assure que ces centres sont nécessaires pour permettre l'exécution de décisions d'expulsions et qu'ils respectent les directives de l'Union européenne.

18/07/2016

Source : AFP

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