Ils voulaient faire un aller-retour à la frontière américano-mexicaine pour protester contre la politique d'immigration des Etats-Unis. Mais ils se sont retrouvés dans un centre de détention.
Trois jeunes immigrés se sont lancés dans une action risquée pour protester contre l'expulsion par les Etats-Unis de centaines de milliers de sans papiers chaque année. Arrivés clandestinement aux Etats-Unis lorsqu'ils étaient enfants, et par conséquent dépourvus de papiers, ils sont retournés au Mexique avant de se présenter lundi 22 juillet au poste-frontière de Nogales, en Arizona, en demandant à être admis légalement aux Etats-Unis, relate le Los Angeles Times.
Vêtus de la toge et de la barrette de leur cérémonie de remise de diplôme - ils ont étudié dans des universités américaines - et chantant "sans papiers, sans peur", ils ont été rejoints par six autres jeunes immigrés dont l'un avait été expulsé au Mexique. Les cinq autres y étaient retournés volontairement, jugeant que leur situation de clandestins aux Etats-Unis était trop difficile. Ces neuf jeunes gens ont été envoyés vers le centre de détention d'Eloy, en Arizona, rapporte le Huffington Post.
Cette action met une nouvelle fois en lumière le sort des immigrés arrivés clandestinenement dans leur enfance, qui ont toujours vécu aux Etats-Unis, ont fréquenté le système scolaire et universitaire américain, mais risquent néanmoins d'être renvoyés vers leur pays d'origine.
Le rythme des expulsions a battu des records sous la présidence de Barack Obama : il y en a eu presque 400 000 en 2011, d'après les statistiques fédérales. Un projet de loi voté par le Sénat le 28 juin dernier pourrait offrir aux clandestins une voie d'accès à la citoyenneté. Mais, souligne un des activistes, "il ne faut pas oublier ceux qui ont déjà été expulsés".
25 juillet 2013, Gabriel Hassan
Source : Courrier international