Une dizaine de migrants qui s'étaient cousus la bouche depuis une semaine en protestation contre la durée de leur permanence dans un centres d'accueil situé près de Rome ont mis fin à leur mouvement, vendredi, selon les responsables de la structure.
Le dernier des immigrés qui s'étaient cousus littéralement les lèvres s'est fait retirer les fils par le personnel sanitaire du Centre d'identification et d'expulsion (CIE) de Ponte Galeria, près de l'aéroport de Rome-Fiumicino.
Tous ont aussi cessé leur grève de la faim.
Il y a dix jours, un premier groupe de nord-africains s'étaient cousus les lèvres en utilisant en guise d'aiguille la partie métallique d'un briquet et du fil pris sur leurs couvertures.
Ils entendaient ainsi réclamer la fin de leur séjour interminable dans le CIE et protester contre les conditions d'hébergement.
Vendredi, au centre de Rome, une centaine de manifestants de gauche ont protesté devant le siège du Parti démocrate (PD, gauche) pour demander la fermeture de tous les CIE, comparés à des "camps de concentration" et pour réclamer plus de droits pour les enfants nés en Italie de parents étrangers.
Une délégation a été reçue au siège du PD par le député Khalid Chaouki qui s'était "barricadé volontairement" pendant plusieurs jours dans le centre d'urgence de la petite île de Lampedusa, pour protester contre les conditions d'accueil après la diffusion d'une vidéo-choc montrant des migrants dénudés puis aspergés au jet d'un médicament anti-gale.
Paolo Di Vetta, porte-parole du mouvement pour le droit au logement, a réclamé "un changement de cap sur l'accueil et l'utilisation des fonds publics".
Pour le mouvement, le gouvernement italien doit non seulement complètement revoir le système d'accueil mais aussi réformer la législation pour introduire le droit du sol et abolir la loi Bossi-Fini sur l'immigration clandestine.
Vendredi, des militants du Réseau anti-raciste de Naples ont occupé le siège régional de la Croix Rouge pour exprimer leur "solidarité avec les immigrés et réfugiés" et appeler à fermer les CIE.
Le chef du gouvernement italien Enrico Letta a promis lundi une remise à plat des conditions d'accueil des immigrés et demandeurs d'asile dès janvier. Le gouvernement envisage ainsi d'abaisser de 18 à 2 mois maximum la durée de séjour dans les CIE, d'augmenter le nombre de commissions régionales étudiant les demandes d'asile et de modifier la loi Bossi-Fini qui considère l'immigration clandestine comme un délit passible de la prison.
27 déc. 2013
Source : AFP