mardi 26 novembre 2024 00:24

France: Le colloque anti-islam n’a pas attiré les élus politiques

Des « Assises internationales sur l’islamisation de nos pays » étaient organisées pour la première fois, samedi 18 décembre, à Paris, par le Bloc identitaire et Riposte laïque. Ces deux organisations proche de l’extrême droite s’étaient déjà fait connaître en organisant le 18 juin dernier un « apéro géant saucisson et pinard »

Cette manifestation était-elle autorisée ?

Les forces de l’ordre avaient été déployées en nombre, samedi 18 décembre, dans toutes les rues donnant accès à l’« Espace Charenton » dans le 12e arrondissement de la capitale. Le colloque contre la présence de l’islam en Europe avait en effet provoqué l’indignation de nombreuses organisations ou partis qui appelaient à manifester tandis que la mairie de Paris avait demandé son interdiction.

Le préfet de police avait autorisé la tenue de ces assises, rappelant dans un communiqué publié jeudi que « la liberté de réunion fait partie des libertés fondamentales ». Mais la préfecture avait mis en garde les participants et les orateurs, des fonctionnaires de police étant « chargés d’assister à la réunion et de rapporter tout trouble à l’ordre public ».

Le dispositif de sécurité déployé a permis d’éviter tout incident à l’extérieur. Les opposants n’étaient pas très nombreux, seulement 250 membres de diverses organisations de défense des droits de l’homme ou militants de gauche. Un groupe de jeunes musulmans a également sillonné le quartier sans parvenir à s’approcher de l’Espace Charenton.

Qui sont les organisateurs ?

Présidé par Fabrice Robert, le Bloc identitaire a été créé par une partie des anciens dirigeants d’Unité radicale, dissous après la tentative d’assassinat de Jacques Chirac par Maxime Brunerie, le 14 juillet 2002. Auparavant, en avril, le groupuscule avait adopté, sous l’impulsion notamment de Fabrice Robert, une nouvelle orientation consistant à « tourner la page de l’islamophilie judéophobe».

Cette nouvelle orientation avait entraîné une rupture avec Christian Bouchet, fidèle à la ligne pro-arabe du courant et aujourd’hui soutien de Marine Le Pen au sein du Front national. Riposte laïque vient d’un tout autre horizon. Le réseau est né, en septembre 2009, d’une scission de ReSPUBLICA, « journal de la gauche républicaine, laïque, écologique et sociale ».

Ce journal en ligne était lié au parti Initiative républicaine, aujourd’hui disparu, dont les dirigeants étaient impliqués au sein de l’Union des familles laïques (Ufal). Pierre Cassen a rompu avec ReSPUBLICA, dont il était rédacteur en chef, afin, d’une part, de « militer pour le rassemblement des laïques et des républicains des deux rives, de gauche comme de droite », et, d’autre part, en raison de ce qu’il appelle « la sous-estimation de l’offensive islamiste ».

Quel est leur impact politique ?

Les organisateurs avaient annoncé plusieurs « invités surprise » et annoncé la présence de plusieurs élus de l’UMP. Les noms des députés Xavier Lemoine et Christian Vanneste, tous deux membres de « la droite populaire », avaient circulé. En fin de compte, aucun élu de la droite parlementaire n’a participé à cette rencontre.

« Depuis une semaine nous avons fait des tentatives avec des élus UMP et PS : aucun n’a accepté sous la pression de leurs états-majors de venir à ces assises », regrette Pierre Cassen. Les organisateurs ont en revanche réussi à faire venir deux figures politiques européennes : le député allemand René Stadtkewitz (récemment exclu de la CDU) et du député suisse Oskar Freysinger (UDC), l’homme qui a lancé la votation anti-minarets de 2009. C’était la première fois qu’il s’exprimait publiquement en France.

Source : La Croix

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