lundi 25 novembre 2024 21:23

France : Les immigrés arrivent en moins grand nombre depuis trente ans

La pression migratoire a baissé en France par rapport aux années 1970, selon une étude de l'Ined. Et la part des immigrés dans le monde a très peu augmenté.

Pays d'immigration ancienne, la France fait partie des territoires qui accueillent une proportion non négligeable d'étrangers (11 % de la population totale), soit un chiffre très comparable à ceux de ses voisins européens (13 % en Allemagne, 10 % aux Pays-Bas ou encore 10 % au Royaume-Uni). Dans les années 1950 et 1960, le solde migratoire était même proportionnellement plus élevé en France qu'aux Etats-Unis, comme le souligne une étude de Gilles Pison, démographe à l'Institut national d'études démographiques (Ined) publiée aujourd'hui (1). Depuis 1970, en revanche, les flux d'entrée se sont réduits en France alors qu'ils ont plutôt augmenté outre-Atlantique, notamment dans les années 1990. « Au cours des deux dernières décennies, le solde migratoire s'est situé autour de quatre pour mille en moyenne aux Etats-Unis, contre un peu plus de un pour mille en France », souligne le chercheur.

Immigration soutenue en Espagne

La France connaît ainsi une grande stabilité dans ses flux migratoires d'entrée, flux presque ininterrompus sur plus d'un siècle, contrairement à d'autres pays européens, qui ont une histoire migratoire plus contrastée. C'est le cas de l'Espagne, dont la population immigrée s'est constituée sur un temps très court. Jusqu'à la fin des années 1980, c'était un pays d'émigration -ce que n'a jamais été la France -et ce n'est que depuis le début des années 1990 qu'elle est devenue un pays d'immigration. Entre 2002 et 2007, le solde migratoire dépassait les 600.000 personnes par an, soit, rapporté à la population, un taux de 15 pour mille, près de 10 fois plus élevé qu'en France à la même époque. En Espagne, la proportion d'immigrés dans la population dépasse aujourd'hui les chiffres de la France.

A une échelle mondiale, l'étude révèle enfin que la proportion d'immigrés (214 millions de personnes en 2010 d'après les Nations unies) ne représente qu'une très faible minorité de la population totale et n'a que très légèrement augmenté au cours des dernières décennies (elle était de 2,9 % il y a vingt ans, 2,3 % en 1965 et 3,1 % actuellement). Si les migrations dans le sens Sud-Nord concernent 62 millions de personnes, 61 millions correspondent aux migrations Sud-Sud.

Source : Les Echos

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