Près de 1.300 jeunes migrants vivent seuls dans le camp français de Calais et 500 d'entre eux cherchent à rejoindre de la famille en Grande-Bretagne, selon les chiffres publiés mercredi par une association qui risquent de compliquer le démantèlement prochain de "la Jungle".
Un recensement par l'association France Terre d'asile et le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés, mené lundi et mardi, a permis d'identifier "1.290 mineurs isolés", a indiqué le directeur général de l'association Pierre Henry. Ces jeunes ont majoritairement "entre 14 et 18 ans", a-t-il indiqué, estimant "totalement marginal" le nombre d'enfants de moins de 12 ans.
Les agents "ont relevé l'identité, l'âge, la volonté d'aller au Royaume-Uni et, quand c'était le cas, les informations sur la famille s'y trouvant", a-t-il ajouté.
Les chiffres de ce recensement, demandé par l'Etat, marquent une nette hausse par rapport aux 861 jeunes sans famille dénombrés fin août par l'association.
Aucun calendrier n'a été officiellement annoncé pour le démantèlement programmé d'ici à l'hiver même si l'hypothèse d'un début de l'opération le 17 octobre a été évoquée.
Les autorités locales ont indiqué mercredi qu'elles chiffraient le nombre de migrants à moins de 5.700, tandis que deux associations évoquaient en septembre 10.000 personnes vivant dans "la Jungle".
Les autorités françaises prévoient de relocaliser les migrants de Calais dans quelque 160 centres d'accueil disséminés sur tout le territoire. Mais les mineurs ont un statut à part: ils ne relèvent pas directement de la compétence de l'Etat et ne peuvent donc être envoyés dans un centre d'accueil.
Un placement nécessiterait l'intervention d'un juge pour enfant, souligne une source proche du dossier.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé lundi Londres à assumer son "devoir moral" pour accueillir plus de jeunes migrants, avant de s'envoler pour Londres où il a rencontré son homologue britannique.
Tous deux ont convenu lors de cette réunion que les accords sur la réunification familiale seraient "appliqués et élargis", et la ministre britannique Amber Rudd avait dit ensuite avoir "demandé une liste" des mineurs à la France pour agir ensuite "avec la plus grande diligence".
La liste du recensement "est à présent entre les mains du ministre de l'Intérieur", a indiqué M. Henry.
12/10/2016
Source : AFP