jeudi 26 décembre 2024 13:50

Grand raout des droites populistes européennes avant une année électorale décisive

Galvanisées par les victoires du Brexit et de Donald Trump, droites extrêmes et populistes d'Europe, dont le Front national de Marine Le Pen, se réunissent samedi en Allemagne pour afficher leur force à l'aube d'une année électorale européenne cruciale.

La présidente du FN français retrouvera à Coblence (ouest) la coprésidente du parti de droite populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD) Frauke Petry, le député néerlandais anti-islam du Parti de la liberté (PVV) Geert Wilders, l'Italien Matteo Salvini de la Ligue du nord, et l'Autrichien Harald Vilimsky, secrétaire général du parti d'extrême droite FPÖ (Parti de la Liberté).

La rencontre, présentée par ses organisateurs comme un "contre-sommet" européen, est organisée au lendemain de l'investiture de Donald Trump, dont la campagne populiste, déjouant tous les pronostics, l'a amené jusqu'à la Maison Blanche. M. Wilders a d'ailleurs annoncé sa participation sur Twitter en usant du hashtag, "MakeOurCountriesGreatAgain"("Rendons la grandeur à nos pays"), en référence au slogan du président américain élu.

"Le but, ça sera de parler de liberté pour l'Europe et les Européens. Délivrons-nous du carcan de l'UE mais aussi de la mondialisation", a déclaré à l'AFP Ludovic de Danne, membre du conseil stratégique de la campagne de Marine Le Pen, candidate à la présidence française.

Le congrès est organisé par le groupe Europe des nations et des libertés (ENL) du Parlement européen, fondé en 2015 par des formations issues de 9 pays membres et situé à l'extrême droite de l'échiquier politique. Mme Le Pen en est la coprésidente.

Des centaines de manifestants, mobilisés par des partis de gauche et des syndicats, sont aussi attendus samedi pour protester contre cette rencontre de personnalités parmi les plus controversées d'Europe. La police de Coblence a prévu un dispositif de plus de 1.000 agents pour éviter toute violence.

En ouverture, Marine Le Pen a prévu de dénoncer "l'incroyable folie" de la chancelière Angela Merkel qui a ouvert depuis 2015 les portes de l'Allemagne à plus d'un million de demandeurs d'asile, selon son conseiller.

Ce rassemblement devrait aussi sceller un rapprochement entre la dirigeante de l'extrême droite française, qui espère gagner la présidentielle de mai, et l'Allemande Frauke Petry qui vise un score historique à deux chiffres lors des législatives du 24 septembre et priver ainsi Mme Merkel de majorité pour un quatrième mandat.

Pour Timo Lochocki, du German Marshall Fund, cette conférence est avant tout un "coup de com'" et non une réunion programmatique. "En termes de contenu, ces partis n'ont rien d'important sur quoi débattre entre eux, étant donné que le principe même de coopération transnationale va à l'encontre de leur programme", estime l'analyste.

"Le fait que des gens votent ou non pour un parti d'extrême droite est lié aux spécificités de leur pays", dit-il.
Mais au sein de l'AfD, l'annonce du congrès a suscité des remous. Certains de ses collègues ont appelé Mme Petry à garder ses distance avec un FN jugé trop extrémiste, alors que d'autres rejettent une alliance avec Mme Le Pen parce qu'ils la considèrent trop à gauche économiquement.

Le coprésident de l'AfD Jörg Meuthen, représentant d'une aile plus modérée, assure ainsi que le congrès est l'initiative du groupement parlementaire européen ENF et que son parti n'y est pas associé en tant que tel. La décision de bannir certains médias allemands du congrès a aussi généré une polémique.
Cette réunion illustre néanmoins les ambitions de ces courants politiques avant des scrutins clés aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. Les droites extrêmes et populistes y espèrent des scores record en poussant des thèmes caractéristiques: le rejet de l'immigration, des élites et de l'islam.

Aux Pays-Bas, la formation de Geert Wilders est en tête des sondages et les pronostics placent en France Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle.

L'AfD, jeune formation surfant en particulier sur les craintes liées à la crise migratoire, convainc pour le moment 12 à 15 % des sondés. Si ce score se confirmait en septembre, cette formation entrerait à la chambre des députés, ce qui serait une première en Allemagne pour un parti de ce type depuis 1945.

19/01/2017

Source : AFP

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