Une reprise à la hausse des flux migratoires est observée depuis les années 2000 vers, à partir et à travers l'Algérie, d'où la "nécessité «de mettre en place un Observatoire régional, selon une étude réalisée par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) en collaboration avec des organismes internationaux.
Cette étude, intitulée "Contribution à la connaissance des flux migratoires mixtes vers, à partir et à travers l'Algérie" et dont l'APS a obtenu mardi une copie, note que le contexte actuel "a amplifié cette tendance avec l'arrivée de personnes déplacées, ainsi que le rapatriement des Algériens des pays en crise".
Selon cette étude, la position géographique de l'Algérie, à proximité des pays en crise, "renforce les mouvements terrestres des migrants irréguliers», faisant observer que le pays "subit des pressions énormes sans pour autant bénéficier du concours de la communauté internationale, laquelle est pourtant associée aux conflits armés dans la région".
"Ces mouvements étant incontrôlés, s'organisent à travers le pays dans des couloirs défiant toute possibilité de régulation interne des flux", relève le document, soulignant que "les ressources mobilisées par l'Algérie pour contrôler tous les couloirs risquent d'être insuffisantes à terme".
L'étude estime aussi que l'Algérie "est traversée par des flux migratoires en provenance d'Afrique subsaharienne, dont les causes à l'origine de leur migration différent selon les groupes auxquels elles appartiennent".
Il s'agit de migration économique et de transit qui concerne des personnes quittant leur pays pour "manque de perspectives socioéconomiques".
A cela, s'ajoute la migration frontalière ou pendulaire qui est traditionnelle et spécifiques aux grandes villes du Sud et concerne les personnes faisant des allers et retours entre l'Algérie et les pays d'origine, selon les saisons et les besoins économiques.
La troisième catégorie de migration concerne les personnes cherchant la protection internationale, à savoir les personnes craignant d'être persécutées dans leur pays d'origine, est-il mentionné.
L'étude a relevé, en outre, que ces flux migratoires mixtes d'Afrique subsaharienne "s'accentuent, deviennent de plus en plus complexe et tendent à s'observer sur l'ensemble du territoire algérien, ce qui fait que l'Algérie passe en quelques années de pays de transit à un pays de destination et d'installation".
Durant les ateliers et visites organisés dans le cadre de cette étude, il a été observé la "nécessité d'initier un dialogue régional" sur les flux migratoires mixtes, incluant tous les acteurs que ce soit les pays d'origine, de transit ou d'accueil.
La même étude a recommandé aussi "l'urgence" de la mise en place d'un Observatoire régional afin d'étudier et de mettre à jour les données sur les flux migratoires dans la région et de trouver les "solutions adéquates à ce phénomène, sans perdre de vue les intérêts des pays concernés".
10 déc. 2013
Source : APS