mardi 26 novembre 2024 00:28

Immigration: les eurodéputés rejettent le permis de travail unique

Le Parlement européen a rejeté mardi une proposition visant à instaurer un permis unique européen de travail et de séjour pour les immigrants légaux défendue par la droite mais qui était dénoncée par la gauche comme discriminatoire.

La proposition visait à permettre aux immigrants légaux venant de pays non membre de l'UE d'obtenir un permis de séjour et de travail via une seule procédure et un "guichet unique".

Mais elle ne devait pas s'appliquer aux travailleurs saisonniers, aux travailleurs détachés, aux réfugiés et aux travailleurs indépendants, couverts par d'autres projets de réglementations européennes.

En outre, les gouvernements auraient pu exiger par exemple une connaissance appropriée de la langue pour donner accès à l'éducation ou à la formation.

L'approbation d'une série d'amendements présentés par les socialistes a finalement conduit les élus conservateurs à voter contre la nouvelle version de la proposition, qui a été rejetée par 350 voix contre 306 et 25 abstentions.

L'élue de droite française Véronique Mathieu, rapporteuse du texte, a dénoncé l'attitude des élus libéraux, qui "n'ont pas tenu les accords conclus".

Elle a également fustigé les socialistes, qui selon elle "s'opposent systématiquement à tous les textes qui font avancer les droits des travailleurs étrangers".

"L'une des meilleures façons de lutter contre l'immigration illégale et le travail au noir est de développer des canaux d'immigration légale équilibrés et répondant aux besoins de nos marchés du travail", a-t-elle plaidé, regrettant le rejet du texte alors qu'un accord se dessinait avec les gouvernements des Etats membres après 10 ans de blocage.

Des élus de gauche ont réaffirmé leur opposition au texte, qui "risquait de faire réapparaître le principe du pays d'origine", selon lequel le droit applicable au travailleur serait celui de son pays d'origine et non celui du pays où il s'est établi, a expliqué la socialiste française Sylvie Guillaume.

Sa compatriote écologiste Hélène Flautre a soutenu que cette proposition, "proposait une vision fragmentée de la migration légale où la valeur marchande d'un travailleur migrant déterminerait l'étendue de ses droits".

Source : Le Monde/AFP

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