Le Parlement israélien a voté dans la nuit de lundi à mardi une loi prévoyant notamment une détention pouvant aller jusqu'à un an sans procès pour les immigrés clandestins, a-t-on indiqué de sources parlementaires.
Ce texte, soutenu par le gouvernement a été adopté par 30 voix contre 15, prévoit deux type de détention pour les immigrés qui tenteront de s'infiltrer illégalement en Israël.
Pour la première catégorie, les immigrés seront détenus dans des centres de détention "ouverts", tandis que d'autres pourront être placés en détention "fermée" sans procès pendant un an.
Ceux qui seront détenus dans des centres "ouverts" seront nourris, soignés et devront y dormir la nuit, mais ils pourront circuler à l'extérieur durant la journée. Le ministère de l'Intérieur vérifiera qu'ils ne sont pas employés illégalement.
Le ministre de l'Intérieur Gideon Saar a affirmé durant le débat que "cette loi va permettre d'éloigner les infiltrés des centres de nos villes".
La présidente de la commission de l'Intérieur du Parlement, la députée Miri Regev du Likoud, le parti de droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a pour sa part affirmé que "si cela ne tenait qu'à moi, on les renverrait tous dans leur pays".
Le député d'opposition de gauche Tamar Zandberg a pour sa part lancé à l'adresse de Miri Regev: "auriez vous placé Nelson Mandela dans une centre de détention ou fermé?".
En septembre la Cour suprême avait rejeté la première mouture du texte qui prévoyait une détention "fermée" sans procès pouvant aller jusqu'à trois ans. La plus haute instance judiciaire israélienne avait estimé que la formulation de la loi était contraire à une autre loi garantissant "la dignité humaine et la liberté".
La présence en Israël de plus de 62.000 migrants clandestins, dont quelque 35.000 Érythréens entrés par le Sinaï, avait provoqué en 2012 des manifestations de xénophobie.
Une opération d'expulsion des ressortissants du Soudan du Sud avait commencé l'année dernière à la suite d'une vaste campagne d'arrestations.
Israël a achevé la construction d'une barrière de quelque 250 km le long de sa frontière avec l'Égypte.
10 déc. 2013
Source : AFP