jeudi 28 novembre 2024 01:29

Italie : La Ligue du nord investit une candidate d’origine marocaine à Rome

Souad Sbai, d’origine marocaine, va briguer la mairie de la capitale italienne. Mais chose plutôt étonnante, c’est sous les couleurs d’un parti d’extrême droite qu’elle va se présenter. Elle a en effet été choisie par la Ligue du Nord pour être sa tête de liste aux élections municipales anticipées à Rome, prévues au printemps 2016.

Le parti de la Ligue du Nord a choisi Souad Sbai, une Italienne d’origine marocaine, pour prendre la tête de sa liste aux élections anticipées à la mairie de Rome. L’annonce a été faite par Matteo Salvini, le n°2 à la formation d’extrême droite. Mais ce choix n’est pas nécessairement partagé par tout le monde au sein même de son propre parti en raison des origines de la candidate.

A ses détracteurs, la native de Settat martèle qu’elle est « laïque » et « vit depuis 35 ans en Italie ». « Je suis romaine, je parle romain et je suis supportrice d’une équipe de Rome (…) Je connais bien la ville parce que j’y réside », affirme-t-elle dans des déclarations à la presse locale.

Endossant parfaitement son nouveau rôle, la présidente d’une association de défense des droits de femmes ne se prive pas de critiquer la gestion du maire sortant Ignazio Marino, en fonction depuis le 12 juin 2013, membre du Parti démocrate (centre gauche). Mme Sbai assure que la capitale est « humiliée ». « Ce qu’a fait Marino n’importe qui peut le réaliser. A Rome nous avons seulement le Calcio (championnat de football, ndlr), la culture y a été massacrée ».

Islamophobe et contre les réfugiés

La candidature de Souad sous la bannière de la Ligue du nord est pour elle une consécration, couronnant ainsi des années de rapprochement avec une formation résolument xénophobe. L’Italo-marocaine est une ancienne députée du parti Força Italia de Silvio Berlusconi. Son passage de la droite à l’extrême droite n’est que l’aboutissement de ses positions hostiles à la construction de mosquées en Italie, au port du hijab par les femmes musulmanes ou contre les réfugiés.

Ignazio Marino, son principal adversaire, est sous les feux des critiques jusque dans son propre camp. La crise de la collecte des déchets de l'été dernier et son implication présumée dans un scandale de corruption de 10 milliards d'euros ont sérieusement écorné l’image de cet homme qui se voulait en 2013 comme l’incarnation de la rupture avec une certaine classe politique en Italie.

Les choses risquent d’être très compliquées pour le maire sortant, d’autant que depuis le 1er septembre, le gouvernement central a décidé de placer la mairie de Rome sous la tutelle d’un préfet, annonçant la tenue d’élections anticipées au printemps

01.10.2015,  Mohammed Jaabouk

Source : Yabiladi

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