samedi 28 décembre 2024 15:57

Jamal Belahrach exprime son "Envie de Maroc" dans un livre

Jamal Belahrach, franco-marocain et manager général des filiales extérieures de Manpower (Maroc, Tunisie, Océan Indien, Nouvelle Calédonie, Guadeloupe, Martinique) vient de rédiger un livre «Envie de Maroc», aux éditions Le Fennec. Entretien.

- Yabiladi : Qu'est-ce qui vous a poussé à rédiger un livre ?

- Jamal Belahrach : L'envie de partager une expérience à la fois en tant qu'enfant d'immigrés vivant à Dreux avec les problématiques d'intégrations supposées et une expérience marocaine riche en apprentissage. Enfin, je voulais que mes enfants sachent que les engagements de leur père avaient un sens et que je les aimais même si en 12 ans, j'ai été plus présent dans ma vie professionnelle qu'à la maison.

- Le choix du titre est-il fortuit?

- Oui, parce que l'idée du livre qui est un parcours de l'âge de 8 ans en France à mon arrivée à Casablanca en 1997, c'est de dire à ceux qui souhaitent venir vivre une expérience au Maroc, qu'il faut se préparer et ne pas venir en terrain conquis. En outre, il faut une capacité d'adaptation supérieure à ceux qui ne sont pas d'origine marocaine. En effet, l'absence de lien affectif et émotionnel, facilite l'intégration. D'autre part, à ceux qui vivent au Maroc, qu'il faut l'aimer et en avoir envie pour devenir un acteur du changement et non bercer dans la critique. Nous connaissons tous les maux de notre pays, cependant, la véritable attitude est d'essayer de bousculer les habitudes. Certes, c'est loin d'être facile mais ne pas essayer, c'est être complice. Tous bâtisseurs, pourrait être la devise.

- Nombreux sont ceux qui ont dû mal à donner une lecture objective du Maroc, qu'en est-il pour l'auteur de "Envie de Maroc" ?

- Nul ne détient la vérité et il y a plusieurs vérités. En ce qui me concerne, j'ai essayé de regarder le Maroc avec mon histoire personnelle et ses attributs associés. Mes engagements et mon esprit critique et militant ne date pas de Casablanca. L'école de la République nous forme pour participer aux débats et donner notre opinion sur le cours des choses dés lors que nous avons des propositions à faire. Le Maroc est un vrai chantier économique, social et culturel. Des réformes majeures et stratégiques doivent voir le jour comme l'éducation, la santé et la justice pour construire une société juste et équitable. Cela ne se fera pas en claquant des doigts mais des ruptures mentales doivent émerger pour changer notre paradigme. Au delà de la croissance du PIB, il nous faudra travailler la croissance exponentielle des mentalités, en un mot une révolution culturelle. Le rapport au temps et à l'autre.

- 12 années de résidence, de... résistance, de combats, de challenges, de défis, d'engagements...ont-ils été nécessaires pour donner de la latitude à ton ouvrage?

- En termes de timing, le livre arrive à point nommé. Il m'a fallu vivre les choses avant de les extérioriser et prendre le recul nécessaire. Le Maroc a son histoire et ses codes et cela, il faut un peu de temps pour le sentir, l'appréhender pour mieux composer. En 2007, c'était le moment de faire le point sur sa vie et donner une orientation nouvelle correspondant au sens que l'on veut donner à sa vie.

- A la lecture du livre, on a envie de dire "ce qui ne tue pas, rend plus fort".

- C'est vrai. J'ai beaucoup appris au Maroc et cela a été une grande chance de vivre cette aventure depuis 12 ans. Je me suis beaucoup protégé, parfois à l'extrême, mais une chose est sure, si cela était à refaire, je signerai tout de suite mais je négocierai mieux mon salaire avant de venir.... (rires)

- Cet essai a-t-il vocation à interpeller des consciences, des mémoires ?

- La seule ambition de ce livre est de faire prendre conscience aux uns que la double culture est un vrai sujet auquel on doit prêter attention, et aux autres, que le Maroc a besoin de patriotes et non de nationalistes.

- "Envie de Maroc", c'est l'envie de poursuivre votre aventure de manière...durable au Maroc ?

- Bonne question. Je ne sais pas répondre à cette question de manière directe. Ce que je peux dire, c'est que mes projets professionnels et associatifs actuels sont encore aux Maroc. Je ne fais pas de projections pour le moment.

Source : Yabiladi

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