Un Iranien et un Camerounais candidats à l'immigration au Japon sont morts pendant le week-end dans un centre de rétention de la région de Tokyo, sous le feu des critiques des défenseurs des droits de l'homme.
Ces décès interviennent six mois après le décès dans le même centre d'un membre de la communauté des Rohingya, venu de Birmanie demander l'asile au Japon. Ses gardiens avaient refusé d'appeler un médecin réclamé par l'immigré qui était victime de spasmes.
Mi-mars, un tribunal de Tokyo a par ailleurs reconnu la responsabilité des agents de l'immigration nippone dans la mort d'un Ghanéen au cours d'une expulsion musclée en mars 2010, et accordé un dédommagement de 5 millions de yens (36.000 euros) à sa veuve.
Vendredi dernier, un Iranien d'une trentaine d'années s'est étouffé avec de la nourriture au centre de rétention d'Ushiku (nord-est de Tokyo), a expliqué une porte-parole du centre. Il a été transporté à l'hôpital où son décès par suffocation a été prononcé samedi.
Dimanche, c'est un quadragénaire camerounais détenu au centre, qui a été retrouvé inconscient dans sa cellule. "Des employés ont immédiatement appelé une ambulance et lui ont administré des massages cardiaques", a assuré la même porte-parole. Mais son décès a été constaté environ une heure plus tard à l'hôpital, a-t-elle ajouté.
Elle a reconnu qu'il s'était plaint d'être malade depuis jeudi. "Le centre l'avait déplacé d'une chambre partagée à une cellule individuelle, et lui avait fait consulter un médecin", a-t-elle expliqué ajoutant que la cause de ce décès restait inconnue et qu'une autopsie serait conduite dans les deux cas.
Les associations de défense des droits de l'homme et des immigrés au Japon dénoncent depuis longtemps les traitements subis par les étrangers dans les centres de rétention, comme celui de Ushiku, où les candidats refusés à l'immigration - dont des demandeurs d'asile - sont détenus en attendant leur expulsion du territoire nippon.
"Nous avons appris que des détenus du centre, dont des camarades de chambrée du Camerounais décédé, avaient refusé de retourner dans leur cellule pour protester", a expliqué à l'AFP Kimiko Tanaka, membre d'une association de défense des droits de l'homme.
Ils sont depuis revenus dans leur chambre et "la situation est redevenue normale", a souligné la porte-parole du centre à ce sujet.
Les autorités japonaises n'accordent le droit d'asile qu'au compte-goutte et sont très strictes avant d'accorder des permis de séjour aux immigrés voulant travailler dans l'archipel ou rejoindre leur famille.
D'après le ministère de la Justice, 3.260 personnes ont demandé l'asile au Japon l'an passé, notamment des Asiatiques. Tokyo n'a dans le même temps accordé l'asile qu'à six personnes.
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31 mars 2014
Source : AFP