L'Autriche a annoncé mardi un possible renforcement à venir des contrôles à sa frontière avec l'Italie, au col du Brenner, anticipant l'apparition d'une nouvelle "route" migratoire après la fermeture de celle des Balkans.
"Je suppose que dans les prochaines semaines, un système d'enregistrement et de contrôles similaire à ce qui se fait à Spielfeld sera mis en place", a déclaré à la presse le ministre autrichien de la Défense, Hans Peter Doskozil.
A Spielfeld, à la frontière avec la Slovénie, les autorités autrichiennes ont installé des barrières permettant un contrôle des mouvements de foule de même qu'une clôture longue de quatre kilomètres environ.
La ministre de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, a été plus prudente, soulignant que le gouvernement autrichienne en était à une phase préparatoire.
Des milliers de camion empruntent chaque jour le col du Brenner, principal point de passage entre le sud et le nord des Alpes. Le renforcement des contrôles pourrait passer par le déploiement d'une centaine de douaniers supplémentaires, selon des estimations du ministère des Finances.
Le gouverneur de la province du Tyrol, du côté autrichien de la frontière avec l'Italie, a précisé au micro de la radio ?RF qu'il s'attendait à ce que ces mesures renforcées entrent en vigueur à la mi-avril.
"L'installation d'un couloir séparé est à l'étude pour que le trafic commercial puisse continuer, mais au final, s'il y a des contrôles, il y aura des embouteillages", a ajouté Günther Platter, demandant aux autorités italiennes de faire en sorte que les migrants arrivant sur leur sol ne puissent pas se diriger vers le nord, donc vers l'Autriche.
Avec la fermeture de la "route des Balkans" qu'empruntaient des migrants et réfugiés arrivant sur le sol européen via les îles grecques de la mer Egée, et le projet d'accord entre l'Union européenne et la Turquie qui prévoit le renvoi en Turquie de tous les migrants arrivant de façon clandestine en Grèce, la crainte existe de voir apparaître de nouvelles "routes" de migration vers l'Europe.
L'Italie pourrait ainsi se retrouver de nouveau confrontée à un flux de migrants tentant d'entrer dans l'Union en traversant la mer Adriatique depuis l'Albanie. "Nous mettons tout en oeuvre pour éviter cela", déclarait la semaine dernière le ministre italien de l'Intérieur, Angelino Alfano.
15 mars 2016, Francois Murphy et Kirsti Knolle
Source : Reuters