lundi 25 novembre 2024 12:49

L'harmonisation du droit d'asile dans l'UE contestée à Vienne

Le ministre autrichien de l'Intérieur Wolfgang Sobotka a exprimé jeudi son opposition à un projet visant à harmoniser les procédures de droit d'asile au sein de l'Union européenne au terme duquel les membres du bloc accorderaient aux demandeurs d'asile le droit de travailler, rapporte le quotidien allemand Die Welt.

Quelque 90.000 demandeurs d'asile ont été accueillis l'année dernière en Autriche. Ce chiffre tend à diminuer cette année en raison du durcissement des contrôles aux frontières.

Selon les règles en vigueur, les demandeurs d'asile sont autorisés à travailler pour les collectivités, mais la Commission européenne a dévoilé mercredi un projet visant à autoriser les migrants et réfugiés à obtenir des permis de travail six mois après avoir déposé une demande d'asile.

"Il est selon moi impensable d'octroyer des permis de travail aux demandeurs d'asile", a déclaré Wolfgang Sobotka à Die Welt. "Cela reviendrait à encourager les populations des pays en crise à venir en Autriche. Notre marché du travail ne serait pas en mesure de les absorber."

La crise des migrants a alimenté un sentiment anti-immigrés en Autriche et favorisé la montée en puissance des populistes du FPÖ dont le chef de file, Norbert Hofer, est parvenu au deuxième tour de l'élection présidentielle.

La question des migrants divise au sein de la grande coalition qui réunit à Vienne les sociaux-démocrates du SPD et les conservateurs de l'ÖVP dont est issu Wolfgang Sobotka.

Un porte-parole du chancelier Christian Kern, membre du SPD, a déclaré jeudi que ce dernier était favorable à l'accélération de l'accès des demandeurs d'asile au marché du travail, sans donner davantage de précisions.

Cette prise de position contraste avec celle de Wolfgang Sobotka qui estime que tous les pays européens devraient appliquer le principe selon lequel les demandeurs d'asile ne doivent pas être autorisés à travailler.

"Des règles différentes sont préjudiciables et elles envoient un mauvais signal aux pays d'origine des réfugiés", a-t-il déclaré.

14/07/2016, Kirsti Knolle,; Nicolas Delame pour le service français

 Source : Reuters

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