lundi 25 novembre 2024 14:36

L'immigration au cœur du duel pour la succession de Cameron

Un peu plus de deux semaines après la décision prise par les Britanniques de sortir de l'Union européenne, la ministre de l'Intérieur Theresa May et celle de l'Energie Andrea Leadsom promettent toutes les deux de limiter la liberté de circulation des citoyens de l'espace européen.

"Les personnes qui partent en vacances ou qui sont en voyage d'affaires ou poursuivent des collaborations scientifiques seront en mesure de le faire, mais le droit de résider et de travailler ici sera soumis à des permis de travail", déclare Andrea Leadsom dans un entretien accordé au Times.

Elle suggère en outre qu'après le 9 septembre, date à laquelle le nouveau Premier ministre aura été élu, les ressortissants européens qui arriveront pourraient ne plus rester au Royaume-Uni et bénéficier des droits garantis par les traités européens : "Vous n'avez pas à garantir la liberté de circulation (des personnes) pour toujours", dit-elle au journal.

Theresa May, qui est arrivée en tête du scrutin organisé jeudi par le groupe parlementaire conservateur, annonce pour sa part qu'elle changera les règles de la liberté de circulation.

"Si je suis Première ministre, nous sortirons de l'Union européenne et cela signifiera en partie un contrôle de la liberté de circulation", dit-elle au Daily Telegraph.

CHOIX CARDINAL

Pour les 52% de Britanniques qui ont voté pour le Brexit, contrôler les flux migratoires à destination du Royaume-Uni était un enjeu majeur. Si le pays souhaite continuer à avoir accès au marché unique européen, il pourrait toutefois devoir accepter d'accueillir les citoyens européens.

Selon un sondage ORB pour The Independent publié vendredi, 48% des personnes interrogées disent préférer garder un accès au marché européen, alors que 37% jugent un contrôle accru de l'immigration venue d'Europe plus important.

Mardi, le président du Conseil européen, Donald Tusk a rappelé que "l'accès au marché unique passe obligatoirement par l'acceptation des quatre libertés" : libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes.

Le duel entre May et Leadsom vient de commencer, et a déjà tourné au vinaigre. Dans l'interview au Times, Andrea Leadsom a évoqué le fait que Theresa May n'avait pas d'enfants comme argument en sa défaveur.

"Elle a peut-êtres des nièces, des neveux, des tas de personnes, mais j'ai des enfants qui vont avoir des enfants qui seront directement partie prenante de ce qui va arriver dans le futur", rapporte l'article qui la cite, titré de la déclaration "Etre une mère me donne l'avantage sur May".

Leadsom a affirmé vendredi soir sur son compte Twitter: "Vraiment affligeant et l'exact opposé de ce que j'ai dit. Je suis écoeurée."

09 juillet 2016, Costas Pitas

Source : nouvelobs.com

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