lundi 25 novembre 2024 18:38

L'Islam tel qu’il est vécu au Maroc est une source d’inspiration pour le développement d’un Islam européen (ministre belge)

L'Islam tel qu’il est vécu au Maroc est une source d’inspiration pour le développement d’un Islam européen, a affirmé, vendredi à Skhirat, le ministre de l'Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, des Sports et de la Promotion de Bruxelles à la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rachid Madrane.

L'Islam "modéré et tolérant" tel qu'il est appliqué au Maroc est un Islam que les populations européennes pourraient pleinement s’approprier et qui répondrait beaucoup mieux à la quête de sens et d’identité que connaissent les jeunes générations en Europe, a souligné M. Madrane qui s'exprimait à l'occasion d'une rencontre sous le thème "Le vivre-ensemble: Entre radicalisme et islamophobie".

Organisée par le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration au Centre des Conférences Mohammed VI à Skhirat, cette rencontre a pour objectif de s'éloigner des images conflictuelles, des clivages et des surenchères d'ordre sémantique et politique. Le but de cette journée est d'apporter des éclairages sur l'islamophobie, le radicalisme et le vivre-ensemble et de proposer des actions concrètes impliquant tous les niveaux de prise de décision et d'exécution: acteurs institutionnels, politiciens, académiciens, acteurs de la société civile, etc. Les participants à cette journée ont ainsi expliqué que dans certains pays, des voix s'élèvent pour demander le durcissement des conditions "juridiques" de l'immigration, ce qui remettrait en cause le processus d'intégration et augmenterait les risques du repli communautaire des immigrés surtout quand la responsabilité de l'islam et des pays d'origine est pointée du doigt. A cet égard, M. Madrane a plaidé en faveur du développement, à côté du vivre-ensemble, du faire-ensemble, "car on peut vivre-ensemble en toute indifférence". Or, a-t-il argué, "l'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence".

De son côté, le président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Driss El Yazami, a soutenu qu'on ne peut se contenter d'une lutte contre la radicalisation, estimant qu'il est nécessaire de faire preuve d'une approche globale en mobilisant l'ensemble des sciences humaines, notamment l'histoire, la sociologie, la théologie.

Pour sa part, le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration, Anis Birrou est revenu sur les causes ayant engendré la situation de méfiance actuelle envers les MRE en particulier et les communautés étrangères en général, faisant observer qu'elle est le résultat d'une accumulation de faits, à savoir la crise économique de 2008, les actes terroristes en Europe et la montée en puissance des partis d'extrême droite.

A cet effet, le ministre s'est félicité de l'organisation de cette rencontre d"'intelligence collective" qui rassemble des intellectuels, des chercheurs, des étudiants et des ministres du Maroc et d'Europe, soulignant que les réponses potentielles au problème de l'islamophobie doivent s'inscrire dans la durée tout en avertissant contre les agissements réactionnaires sur la base d'émotions.

Cette rencontre intervient dans un contexte agité, notamment dans les pays européens accueillant des communautés immigrées où, selon la Commission européenne, les actes islamophobes ont doublé en 3 ans. Elle a été marquée par des débats et des échanges pour tenter de cerner le phénomène de l'islamophobie et d'établir un état des lieux tout en promouvant le développement de partenariats entre les différents acteurs intervenants au niveau du Maroc et des pays d’accueil.

Ont participé à cette rencontre, notamment, la vice-présidente du Comité olympique international (CIO), Nawal El Moutawakel, le membre de l'Académie Hassan II, Albert Sasson, ainsi que d'anciens ministres marocains et plusieurs personnalités éminentes issues de l'immigration.

28 mai 2016

Source : MAP

Google+ Google+