jeudi 26 décembre 2024 19:35

L'Italie veut mieux lutter contre la radicalisation en prison

Le gouvernement italien s'est engagé jeudi à lutter plus efficacement contre la radicalisation islamiste dans les prisons du pays et sur internet.

Il a en outre promis de construire plus de centres de rétention pour les migrants en situation irrégulière.
Le débat a pris de l'ampleur en Italie après l'attaque au camion-bélier sur un marché de Noël de Berlin le 19 décembre. L'attentat, qui a fait 12 morts, a été commis par un Tunisien, Anis Amri, qui s'était radicalisé en prison en Sicile.

"Les processus de radicalisation aujourd'hui se produisent surtout en prison et sur le web", a déclaré le nouveau président du Conseil, Paolo Gentiloni. L'effort de prévention doit donc porter sur ces aspects-là, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Le ministre de l'Intérieur, Marco Minniti, présent à la même conférence de presse, a déclaré qu'il voulait mettre en place "un réseau de protection contre le virus de la terreur" sur internet.

Il n'a pas expliqué quelles mesures précises seraient prises pour détourner de la consultation de sites djihadistes ni comment le gouvernement entendait lutter contre la radicalisation dans les établissements pénitentiaires.

Le syndicat des employés pénitentiaires a abondé dans le même sens que le pouvoir exécutif et dit, dans un communiqué, que les djihadistes sévissaient en nombre dans les prisons italiennes afin de convertir des détenus à leur cause.

L'Italie n'a toutefois pas connu ces dernières années le type d'attentats commis en France, en Belgique ou en Allemagne revendiqués par le groupe Etat islamique.

Au cours des deux dernières années, le pays a expulsé 133 personnes jugées dangereuses et soupçonnées de visées islamistes. Mais sur les 27.000 arrêtés d'expulsion émis contre des immigrés clandestins en 2015, moins de 5.000 ont été effectués, selon des chiffres d'Eurostat.

Marco Minniti a expliqué que l'idée était de construire un plus grand nombre de centres de rétention, mais de plus petite taille qu'actuellement, certains étant surpeuplés.

Plus de 181.000 migrants et réfugiés sont arrivés par bateau en Italie en 2016, soit une hausse de 18% par rapport à 2015. Environ 175.000 demandeurs d'asile vivent dans des centres dans le pays, huit fois plus qu'en 2013. 

5 janvier 2017, (Antonella Cinelli avec Isla Binnie, Gilles Trequesser pour le service français)

Source : Reuters

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