La contribution des Marocains résidents à l’étranger (MRE), originaires de l’Oriental, dans le développement de leur région est importante. Elle a avoisiné les 15 milliards de dirhams en termes de transfert en 2015 (pour un total de 61,75 milliards de DH sur le plan national).
Près du quart de la diaspora est originaire de cette région et draine 24% des transferts. De ce fait, elle est considérée comme un levier important de développement qu’il faut exploiter à bon escient. Par ailleurs, la région contribue à hauteur de 9% dans les dépôts bancaires sur le plan national mais ne bénéficie que de 2% des crédits octroyés. Seulement 26% de ces dépôts sont investis sur place. Le reste est transféré ailleurs. C’est ce qui ressort de la conférence-débat organisée jeudi dernier par la fondation Attijariwafa bank à Oujda sur «Les MRE, un levier de développement de l’Oriental». Une rencontre qui a insisté sur l’importance d’adapter l’offre bancaire aux réalités de la région. C’est ce qu’ont souligné les deux intervenants au nom des MRE qui ont cru en leur région mais qui ont souffert de la lourdeur administrative et la rigidité bancaire. Plusieurs projets ont manqué d’accompagnement et ont fait faillite au bout d’une ou deux années. Certes d’autres projets ont abouti grâce à la persévérance de leurs initiateurs.
«Il est anormal que les banques nous laissent seuls une fois que nous sommes confrontés à des problèmes administratifs», souligne Noureddine Lahmidi, opérateur MRE. Même son de cloche chez Omar Mahi, investisseur à Berkane: «Nous avons choisi d’investir dans notre région car nous croyons en notre pays, mais nous sommes souvent mal conseillés et mal orientés».
À ce bilan mitigé, les intervenants au nom de la MedZ, l’Agence de l’Oriental et le Centre régional d’investissement ont apporté des explications de procédures. Ils ont aussi dressé un tableau exhaustif des nouvelles offres et encouragements en matière d’investissement. Idem pour l’urgence d’adapter ce type d’offre aux réalités économiques de la région: facilitation des procédures, acquisition des terrains, flexibilité dans l’octroi des crédits, accompagnement administratif dans le cadre d’un réel partenariat dans la réussite comme dans l’échec. C’est le cas pour la MedZ qui compte 11 projets MRE sur ses plateformes de l’Oriental. De son côté, Mohamed El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa bank, a expliqué dans la lettre qu’il a adressée aux participants, que cette rencontre revêt un objectif précis: promouvoir la région et ses opportunités d’investissement. Une initiative qui s’inscrit dans la dynamique de renouveau que connaît l’Oriental.
25/07/2016, Ali KHARROUBI
Source : leconomiste.com