dimanche 24 novembre 2024 22:35

La Chine devrait compter 350 millions de travailleurs migrants d'ici 2050

La population flottante de travailleurs migrants chinois a atteint un chiffre record de 211 millions de personnes en 2009, et devrait atteindre 350 millions d'ici 2050 si les politiques du gouvernement restent telles qu'elles sont, d'après un rapport publié samedi.
Ce nombre pourrait cependant augmenter moins vite si le nombre des nouveaux travailleurs venant s'ajouter à la population migrante continue de baisser chaque année.

D'ici 2050, on estime que ce sont seulement quelque 3 millions de ces personnes qui devraient s'ajouter chaque année à la population migrante, une forte différence par rapport aux 6 millions actuels qui rejoignent la population de travailleurs migrants chaque année. Ce rapport sur la population flottante de la Chine est le premier de son genre à être publié par la Commission Nationale de la Population et du Planning Familial, et sera mis à jour chaque année dans l'avenir.

« La migration des personnes, qu'elles soient chinoises ou étrangères, contribue au développement de la Nation, et par conséquent elles devraient être protégées par la loi », a dit Thomas Sinkovits, le représentant pour la Chine de l'Organisation Internationale pour les Migrations, lors de la présentation du rapport.

De même, a-t-il dit, les droits de cette population flottante devraient-ils être hautement respectés et être les mêmes que ceux des habitants locaux.

« Du fait du système du hukou, ou permis de résidence, propre à la Chine, cette énorme population mobile est quasiment devenue une sorte de troisième catégorie, en plus des populations rurales et urbaines », dit Zhai Zhenwu, Directeur de l'Ecole des études sociologiques et de la population à l'Université Renmin de Chine. La Chine doit assurer à ces travailleurs migrants l'égalité des droits pour les services publics, quelque soit leur statut à l'égard du hukou, a-t-il dit.

Actuellement, les travailleurs migrants qui peinent depuis des années dans les villes n'ont pour autant pas les mêmes droits que leurs homologues urbains, dont les services de santé génésique et de planning familial, les programmes de protection sociale comme l'assurance accidents du travail, et l'accès aux ressources locales d'éducation pour les enfants, dit M. Zhai.

De plus en plus de familles du pays déménagent vers d'autres villes et choisissent d'y établir leur foyer, mettant davantage de pression sur le gouvernement pour qu'il procède à la réforme de ses politiques de gestion et de service à destination des populations migrantes, afin de leur assurer des moyens d'existence, a ajouté M. Zhai.

En Chine, bien que le nombre de migrants à longue distance ait baissé en 2009, du fait d'une plus faible demande en main d'oeuvre à cause de la crise financière, la tendance générale à long terme de déplacement de population vers les zones côtières de l'Est et les pôles-clés du trafic ne changera pas, d'après le rapport.

« Cela contribue aussi à maintenir la stabilité sociale et l'harmonie », dit Li Tie, qui dirige le Centre de recherche sur le développement de la ville et des banlieues, qui dépend de la Commission Nationale du Développement et de la Réforme.

Les émeutes qui ont éclaté en périphérie de Paris en 2005, par exemple, étaient liées à un mécontentement croissant d'immigrés marginalisés, principalement d'origine africaine, ont dit les experts.

En Chine, aujourd'hui, le problème des migrations internes et le besoin de travailleurs migrants doivent être traités, a insisté M. Li.
En réponse, la Commission a mis en place en 2008 un département de gestion et de service destiné à aider les migrants à s'intégrer dans la société de leur lieu de résidence et à jouir progressivement des mêmes droits que les habitants locaux.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

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