vendredi 29 novembre 2024 10:30

La CNUCED propose des pistes pour contrer les effets de "la fuite des cerveaux"

La CNUCED a indiqué lundi que les ressortissants instruits et hautement qualifiés des pays les plus pauvres partis travailler à l'étranger, pourraient contrer les effets de la "fuite des cerveaux" dans leurs pays d'origine en contribuant au transfert de connaissances et en orientant l'investissement vers ces pays.

Les statistiques disponibles sur "l'exode des compétences" des 48 pays les moins avancés (PMA) montrent que, parmi ceux de leurs ressortissants qui ont reçu une formation universitaire, une (1) personne sur cinq (5) part travailler à l'étranger, contre une (1) sur 25 dans les pays développés.

"Ce sont les PMA qui affichent le taux d'exode des compétences le plus élevé, avec 18,4%, un taux bien supérieur aux 10% observés dans les autres pays en développement, note la CNUCED.

Elle révèle aussi que six des 48 PMA comptent plus de ressortissants hautement qualifiés vivant à l'étranger que dans leur pays natal.
En 2000, les PMA comptaient 1,3 million d'émigrants, une augmentation de 58% par rapport à 1990.

Aujourd'hui, ce chiffre aurait dépassé les 2 millions et les effets néfastes du phénomène "risquent désormais de l'emporter sur les avantages tirés des milliards de dollars que ces travailleurs envoient chaque année à leurs familles restées dans leur pays d'origine", soutient cette organisation.

"L'exode des compétences tend en effet à renforcer les inégalités entre les pays en termes de personnel qualifié et à compromettre les perspectives de croissance économique à long terme des PMA", explique-t-elle.

Pour compenser ces effets négatifs, la CNUCED propose de créer un mécanisme international d'appui à travers lequel les expatriés hautement qualifiés des PMA pourraient contribuer au transfert des connaissances spécialisées et orienter l'investissement vers leurs pays d'origine.

Appelé "investissement dans le transfert des connaissances des diasporas, ce dispositif propose de mobiliser ceux qui sont "disposés à investir dans la création et l'acquisition des connaissances dans leur pays d'origine".

L'objectif étant de mettre en valeur les apports des membres de la diaspora dotés de compétences hautement spécialisées pouvant contribuer au développement des entreprises et au renforcement des capacités productives de leurs pays d'origine, notamment dans les secteurs de moyenne et de haute technologie et dans les secteurs à forte intensité de compétences (comme l'ingénierie).

Depuis des années, la CNUCED défend l'idée que l'amélioration des capacités productives des PMA est, pour ces pays et leur population, la clef pour parvenir à une croissance économique durable et sortir de la pauvreté.

Le mécanisme international d'appui qui est proposé sur les PMA vise à réduire les risques auxquels s'exposent généralement les diasporas qui décident d'investir dans leurs pays d'origine.

A travers ce mécanisme, elles pourraient par exemple bénéficier d'un accès préférentiel au financement de départ à des taux d'intérêt préférentiels. Les gouvernements pourraient également fournir des garanties d'emprunt en vue de ces investissements.

Aussi, suggère la CNUCED, les fonds nécessaires à la mise en Âœuvre du dispositif pourraient être fournis par les pays développés et par les pays en mesure d'apporter leur contribution, ainsi que par les institutions financières internationales et régionales.
D'une manière générale, insiste-t-elle, "il est clair qu'un plan spécial s'impose pour inciter les membres qualifiés des diasporas des PMA à contribuer au renforcement du socle des connaissances et des capacités d'innovation de leurs pays d'origine".

Le mécanisme proposé pourrait être administré par des banques de développement régionales (Banque africaine de développement pour la diaspora africaine par exemple), en collaboration étroite avec les banques nationales de développement.

Plusieurs gouvernements de PMA ont tenté d'exploiter le potentiel de leurs diasporas au profit de leur pays, mais, pour l'heure, les résultats sont bien maigres, observe-t-elle.

Elle relève également la nécessité d'adopter de nouvelles politiques et stratégies industrielles, et de les élaborer en tenant compte des compétences et des capacités des émigrants, et de créer des réseaux efficaces de partage du savoir des diasporas.

26 nov 2012

Source : APS

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