mardi 26 novembre 2024 17:43

La Commission européenne veut restaurer le fonctionnement Schengen avant novembre

La Commission européenne souhaite que l'UE revienne avant novembre à un fonctionnement "normal" de l'espace Schengen, c'est-à-dire sans contrôles aux frontières intérieures pour freiner l'arrivée de migrants, selon un projet qui doit être présenté vendredi et dont l'AFP a eu connaissance.

Le commissaire européen à l'Immigration, Dimitris Avramopoulos, doit présenter vendredi à la mi-journée une "feuille de route" pour "restaurer" la libre circulation en Europe, gravement mise à mal par la crise migratoire qui frappe l'Europe, a indiqué une source européenne à l'AFP.

Le texte "propose une remise en fonctionnement normal de Schengen avec pour échéance novembre" 2016, a expliqué une source diplomatique. "A ce moment-là, on aura sans doute adopté et déployé les premiers gardes-frontières européens" en mer Egée, pour aider la Grèce à mieux gérer sa frontière maritime avec la Turquie, par laquelle plus de 850.000 migrants sont entrés en Europe en 2015.

"Restaurer l'espace Schengen, sans contrôles à ses frontières intérieures, est d'une importance capitale pour l'Union européenne dans son ensemble", selon le projet de document dont l'AFP a obtenu une copie.

La fin de la libre circulation des biens et des personnes entre les 26 Etats de l'espace Schengen pourrait coûter à l'économie de l'UE "entre 500 milliards et 1.400 milliards" sur plus de dix ans, est-il précisé.

Les dirigeants européens avaient martelé, lors de leur dernier sommet à Bruxelles les 18 et 19 février, "l'importance de restaurer, d'une manière concertée, le fonctionnement normal de l'espace Schengen, avec le plein soutien des Etats membres qui connaissent une situation difficile".

La Commission est consciente des difficultés alors que huit pays de l'UE, mais aussi la Serbie et la Macédoine, ont multiplié les actions unilatérales de filtrage et de bloquage de leurs frontières, ce qui a même provoqué un incident diplomatique entre l'Autriche et la Grèce. La quasi fermeture de la route des Balkans risque de bloquer en quelques semaines plusieurs dizaines de milliers de migrants sur le sol grec.

Elle explique qu'elle devra, comme prévu, autoriser en mai un prolongement exceptionnel des contrôles aux frontières intérieures, mais prévient que cela serait "temporaire et pour la période la plus courte possible", espérant un retour à une libre circulation complète "en novembre 2016 au plus tard".
Pour que Schengen puisse être rétabli, il faut remédier "aux graves déficiences" dans la gestion par la Grèce de ses frontières, et "l'approche du laisser passer (des migrants, ndlr) doit s'arrêter", explique le texte.
Faire baisser les flux (grâce à l'envoi d'un corps de garde-côtes et garde-frontières européens en Grèce dès cet été, et l'intensification des expulsions de migrants économiques vers la Turquie), mais aussi répartir équitablement les réfugiés dans toute l'Union, "vont jeter les bases" d'un rétablissement de Schengen, affirme la Commission.

Toutes ces questions doivent être abordées lundi par les 28 dirigeants européens avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu lors d'un sommet exceptionnel à Bruxelles, où ils feront notamment pression pour qu'Ankara accentue la lutte contre les passeurs.

03 mars 2016

Source : AFP

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