La diaspora marocaine est fortement interpellée à regagner la mère-patrie et à accompagner les chantiers de développement lancés à travers le Maroc, affirmé le président de l'université euro-méditerranéenne de Fès (UEMF), Mostapha Bousmina.
S'exprimant jeudi à Fès à l'ouverture d'un workshop interdisciplinaire international de haut niveau sur "l'évolution du paradigme du système migratoire du-vers le Maroc et sa place d'interface entre les systèmes migratoires euro-méditerranéen et africain", M. Bousmina fait savoir que la diaspora marocaine dispose d'expériences, d'expertise et de compétences dans les secteurs clés de l'économie tels l'aéronautique, l'électronique, l'automobile, les nouvelles technologies et les métiers du monde, notant que l'intelligentsia marocaine établie dans les cinq continents est en majorité disposée à reenter au pays.
Plusieurs pays du monde ont misé sur leur diaspora pour consolider la dynamique de développement tels le Japon, la Chine et actuellement l'Inde, a-t-il ajouté, soulignant que le savoir-faire des Marocains du Monde est à même de contribuer à redynamiser l'économie nationale et accompagner les divers plans sectoriels.
Le président de l'UEMF a également mis en avant la nouvelle politique migratoire adoptée par le Maroc, basée sur une approche humanitaire et le respect des droits en interaction positive avec les mécanismes onusiens en matière des droits de l'Homme et des migrants, soulignant que le Maroc est devenu désormais un pays d'accueil pour des immigrés de différentes nationalités.
De son côté, le vice-président de la commune urbaine de Fès, Allal Amraoui, a souligné que la capitale spirituelle a toujours été une terre d'accueil ouverte sur le monde, rayonnante par ses valeurs et ouverte sur les autres cultures à travers la prestigieuse université Al Qaraouiyine, qui formé de nombreux savants venus de divers horizons tels Averroès, Ibn Alkhatib, Maimonide et le Pape Silvestre II.
Mettent en avant le phénomène de la migration qui s'est accéléré ces dernières à travers le monde, M. Amraoui a estimé que Fès reste une terre d'accueil pour des immigrés venus d'Europe, d'Afrique subsaharienne, du Maghreb et du Moyen Orient.
Il a aussi fait remarquer que le phénomène de la migration interpelle désormais les pouvoirs locaux à mettre en place des mécanismes d'insertion afin de favoriser l'intégration de ces nouveaux immigrés dans la vie socio-économique du pays.
Cette rencontre, initiée du 22 au 24 mai à Fès par l'université euro-méditerranéenne de Fès (UEMF) et l'Institut des migrations internationales de l'université d'Oxford (IMI) s'articule autour de plusieurs axes dont "migrations marocaines : déterminants structurels et nouvelles tendances", "flux migratoires maghrébins 1960-2010 : l'exception marocaine", "qu'est-ce qui motive la migration des ingénieurs marocains ?" et "la nouvelle approche migratoire du Maroc".
La conférence réunit d'éminents chercheurs appartenant à 10 pays européens et américains pour "lier les analyses empiriques de la migration marocaine aux théories générales sur les processus migratoires" et "analyser les transformations, les transitions et les perspectives futures de cette migration".
Le but de cet atelier, qui "s'inscrit dans le cadre de l'accompagnement du processus de mise en œuvre de la nouvelle politique nationale inclusive et unique dans la région en matière d'immigration, est de faire progresser la compréhension des changements passés et présents des migrations marocaines, ainsi que de déterminer les transformations sociales, économiques, culturelles, démographiques et politiques dans un sens plus large qui expliquerait ces tendances".
22 mai 2014
Source : MAP