samedi 30 novembre 2024 00:56

La Russie accusée d'exploiter des migrants pour préparer les JO

Les travailleurs immigrés employés par la Russie à la préparation des Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi ne perçoivent parfois aucun salaire et ne bénéficient pas de repos, de nourriture ni de logement convenables, dit Human Rights Watch.

Un responsable russe a jugé que les accusations de cette organisation de défense des droits de l'homme étaient exagérées et que le gouvernement russe était attentif au respect des droits des travailleurs.

L'ONG basée à New York a rendu public mercredi son rapport alors que le président russe, Vladimir Poutine, effectuait une visite d'inspection à Sotchi. Selon ce rapport, plus de 16.000 travailleurs immigrés se sont rendus à Sotchi, sur les bords de la mer Noire, dans l'espoir de trouver du travail, notamment dans la construction des infrastructures olympiques.

Reposant sur le témoignage de 66 de ces travailleurs, le rapport dit que ces derniers, provenant d'Arménie, du Kirghizistan, d'Ouzbékistan, de Serbie, du Tadjikistan et d'Ukraine, sont victimes d'abus.

"Les gens travaillent, ne sont pas payés, puis s'en vont", dit un Ukrainien cité dans le rapport. "Puis un car arrive et décharge une nouvelle fournée de travailleurs qui répètent le même cycle".

Human Rights Watch a demandé au Comité international olympique (CIO) de jouer un rôle plus actif dans le respect des droits des travailleurs.

"Il existe une Charte olympique qui parle de dignité et d'esprit olympique", a déclaré Ioulia Gorbounova, chercheuse pour HRW. "Ce n'est pas vraiment compatible avec l'utilisation et l'abus de personnes engagées dans la construction de ces installations incroyables".

Une porte-parole du CIO a déclaré que l'institution olympique était attachée depuis longtemps au suivi des questions liées aux droits de l'homme et avait pris des mesures pour faire en sorte de régler quelques cas de salaires non versés.

De son côté, le vice-Premier ministre russe, Dmitri Kozak, a estimé "qu'il n'y avait pas assez de plaintes pour mériter un rapport international", avant de préciser aux journalistes qui l'accompagnaient lui et Vladimir Poutine à Sotchi que 96.000 travailleurs et 500 entreprises y étaient employés.

6 février 2013, (Sonia Elks, avec Alexeï Anishchuk, Corentin Dautreppe pour le service français, édité par Gilles Trequesser)
Source : Reuters

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