mercredi 27 novembre 2024 11:26

Le Danemark réintroduit des contrôles aux frontières

Le Danemark l’a (malheureusement) fait. Début juillet, le pays scandinave a donc réintroduit des contrôles aux frontières à ses frontières terrestres avec l’Allemagne et la Suède, et ce malgré son appartenance à la zone de libre circulation de Schengen. Ces nouvelles mesures ne seraient cependant pas contraires au droit européen puisqu’il ne s’agirait pas de mettre en œuvre des contrôles systématiques, mais uniquement « ciblés », dans le but officiel de contrer le traffic de marchandises illégales, selon le gouvernement. On obtient cependant un son de cloche légèrement différent en lisant les déclarations de Pia Kjaesgaard, la présidente du très nationaliste Parti du Peuple Danois, qui ne participe pas directement au gouvernement mais soutient le gouvernement minoritaire de Lars Lokke Rasmussen au Parlement. Selon elle, il s’agit également de contrer « les criminels d’Europe de l’Est et les migrants économiques illégaux ».

La Commission européenne a dors et déjà annoncé qu’elle contrôlerait de près l’ampleur des mesures annoncées en vue d’établir si oui ou non elles représentent une violation du droit européen. Des critiques virulentes se sont également fait entendre du côté de l’Allemagne, notamment de la part d’un ministre du Land de Hesse, qui a conseillé aux touristes allemands de ne pas se rendre en vacances chez leur voisin du Nord.

Pourtant, malgré les critiques, la décision du Danemark se place bien dans une tendance générale constatée à l’échelle de l’Union européenne : celle de la remise en cause de la libre circulation au nom de la protection contre le crime organisé et l’immigration clandestine, et dans le but à peine déguisé de s’attirer les faveurs de l’électorat nationaliste. Sous l’impulsion de la France et de l’Italie, qui s’étaient tout d’abord fortement opposées au sujet de la gestion de flux de migrants clandestins en provenance d’Afrique du Nord, les Etats membres de l’UE ont récemment trouvé un « accord politique » sur le renforcement de Schengen, qui consiste en fait principalement en une spécification des situations dans lesquelles les Etats peuvent rétablir les contrôles aux frontières, notamment dans le cas d’une vague d’immigration massive. Une solution qui prône donc les solutions nationales au détriment d’un renforcement de l’action commune, qui serait pourtant la seule à même de corriger les déséquilibres inhérents à une zone de libre circulation, par exemple en ce qui concerne la répartition des demandes d’asile ou des capacités de contrôles aux frontières extérieures de l’Union.

14 juillet 2011

Source : Euros du villageL
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