lundi 25 novembre 2024 16:27

Le discours populiste stigmatise les musulmans européens (Hammarberg)

Le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, a dénoncé jeudi les discours populistes en vogue dans certains pays européens qui stigmatisent les musulmans et favorisent la montée de l'intolérance.

Selon M. Hammaberg, "les sondages montrent que les musulmans et la culture musulmane ont une mauvaise image, et inspirent la crainte et la méfiance". Le résultat d'une enquête de la fondation allemande Friedrich-Ebert, selon lequel 58% des sondés sont favorables à la limitation des "pratiques religieuses des musulmans" montre "un rejet de la liberté de religion pour un groupe particulier, en l'occurrence les musulmans", estime-t-il.

Le commissaire dénonce aussi les "discriminations sur le marché du travail et dans le système éducatif", les "contrôles d'identité" et les "fouilles approfondies" dont sont victimes les musulmans.

Face à la récente poussée électorale de l'extrême droite, il fustige "l'inertie ou la confusion" des partis démocratiques qui "en acceptant certains arrangements (...) donnent une apparence de légitimité à des préjugés simplistes et à une xénophobie ouverte".

M. Hammarberg reproche surtout à ces partis démocratiques de ne pas avoir réussi à "dénoncer méthodiquement l'amalgame entre les assassins et l'immense majorité des musulmans" après les attentats de New York, Madrid, Londres, Amsterdam, Moscou ainsi que la prise d'otages de Beslan.

Visant notamment l'Allemagne, le commissaire affirme que "dans certains pays, des acteurs politiques reprochent aujourd'hui aux divers groupes de musulmans de ne pas +s'assimiler+".

Or, dit-il, "l'intégration n'est pas un processus à sens unique, mais une démarche fondée sur la réciprocité et la compréhension mutuelle".

Enfin, M. Hammarberg s'en prend directement à la France, qui vient de valider l'interdiction du voile intégral dans les lieux publics, et à la Suisse, qui a interdit la construction de minarets attenant aux mosquées.

"Au lieu de réfléchir sérieusement à ces problèmes, nous nous sommes demandé comment réprimer les femmes qui portent le niqab et empêcher la construction de minarets, dit-il. Ce n'est certainement pas ainsi que nous donnerons du sens à nos valeurs européennes".

Source : La Croix/AFP

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