vendredi 27 décembre 2024 08:38

Le Liban face aux défis du phénomène migratoire

Dans le contexte de la mondialisation, le phénomène migratoire, qui ne cesse de se complexifier, suscite de nombreux débats au quotidien. C'est dire les répercussions qu'il implique dans nombre d'aspects de la vie moderne, économiques, sociaux ou culturels, aussi bien dans les pays d'origine que dans les pays de transit et de destination.

Constituant à la fois des opportunités et des défis, et parce qu'aujourd'hui toutes les régions du monde sont concernées, les problématiques des migrations internationales s'inscrivent désormais, et devraient s'inscrire plus que jamais, à l'ordre du jour sur l'agenda des gouvernements.
Le Liban est d'autant plus concerné, et bien plus que dans les années 1990, qu'il se trouve confronté notamment à la pression née de l'afflux de déplacés syriens, évalués à 1 500 000. Cette présence, source de tensions politiques et sociales, a un impact négatif sur l'ensemble de l'économie du pays et du marché du travail.

Le Liban accueille également de nombreux travailleurs migrants (domestiques, travailleurs dans les bâtiments) qui subissent continuellement, à l'instar des réfugiés, de graves violations de leurs droits résultant en partie de l'inexistence d'un cadre législatif national régulant le travail des uns (souvent liés par des contrats, maintenus en servitude ou réduits en esclavage), et le statut des autres. Comment distinguer les réfugiés civils des réfugiés militants par exemple ?

L'engagement international du Liban en matière de droits des migrants demeure plutôt timide. L'État libanais n'a pas signé la convention de 1951 relative au statut des réfugiés, ni même ratifié la convention de 1990 sur la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, qui dénonce, entre autres, la criminalisation des migrants en situation irrégulière, souvent à leur insu, parce que victimes de la traite ou de la contrebande.

La notion de droit de l'homme relative à l'immigration a été intégrée récemment dans le droit international. Son intérêt n'est apparu que trop tardivement dans les discours officiels plutôt axés sur les paradigmes de la sécurité humaine.

À ce titre, le Liban a signé et ratifié la convention de Palerme du 12 décembre 2000, le premier instrument de droit pénal destiné à lutter contre les phénomènes de criminalité transnationale organisée, auquel ont été rajoutés deux protocoles, relatifs l'un à la traite des êtres humains et l'autre au trafic illicite de migrants. En droit interne, un pas a été franchi avec la promulgation de la loi Punishment of Crimes of Trafficking in Persons, le 24 août 2011.

Les mesures adoptées visant l'application de ces instruments juridiques semblent peu adaptées. S'il est vrai que le service antiterroriste des forces de sécurité intérieure, depuis 2007, agit de manière efficace en matière de lutte contre le terrorisme, en ce qui concerne le combat contre la criminalité organisée, l'intervention des autorités répressives demeure insuffisante notamment en matière de trafic d'êtres humains.

Nonobstant la volonté de la société civile et du gouvernement libanais à œuvrer tant bien que mal face à ces défis que peuvent poser les migrations, la situation du pays demeure critique.
Quelles solutions doit-on adopter face à ces défis auxquels l'État se trouve confronté? L'OIM (International Organization for Migration) tente de répondre mettant ses compétences en matière de gestion des migrations au service et dans l'intérêt de toutes les parties, à savoir le gouvernement et les migrants.

Leader sur la scène migratoire, l'OIM est une organisation intergouvernementale établie en 1951 et qui compte actuellement 155 États membres dont 20 États observateurs et des bureaux dans plus de 100 pays. Son siège principal est basé à Genève et son bureau régional au Moyen-Orient se situe en Égypte, au Caire.

L'OIM s'engage dans la promotion des migrations se déroulant de manière ordonnée tout en luttant pour la protection de la dignité humaine.

Cette organisation internationale déploie son action dans les quatre grands domaines de gestion des migrations qu'elle a elle-même définis : le couple migration et développement, la migration assistée, la migration régulée, et les mesures à mettre en place face à la migration forcée.
Parmi les activités transversales, il faut citer la promotion du droit international de la migration, le débat politique et l'effort d'orientation sur la scène migratoire, la protection des droits des migrants, la santé dans le contexte migratoire... L'OIM travaille étroitement avec ses partenaires gouvernementaux, intergouvernementaux et non gouvernementaux.

17/05/2014, Hana FADLALLAH

Source : .lorientlejour.com

Google+ Google+