lundi 25 novembre 2024 18:47

Le Maroc déterminé à prendre à bras le corps le problème de la traite des êtres humains

La traite des êtres humains est un phénomène transnational qui prend de plus en plus d’ampleur dans le monde. Le Maroc, à l’instar des autres pays, n’est pas épargné par ce fléau. D’où la nécessité d’adopter une approche globale et multidimensionnelle pour en venir à bout.

Afin de mener une réflexion globale sur les actions à mettre en œuvre pour prévenir la traite des êtres humains, les députés des groupes et des groupements de la majorité au sein de la Chambre des conseillers ont animé hier une journée d’étude qui a connu la participation de plusieurs ministres et experts nationaux et internationaux.

Avec environ 32 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel, la traite des êtres humains constituerait, selon les statistiques de l’ONU, la troisième forme de trafic la plus répandue au monde, après ceux de drogues et d'armes. Ces chiffres alarmants renseignent sur l’ampleur et la gravité du phénomène qui touche un grand nombre de pays, y compris le Maroc. Conscients de cette situation, les groupes et les groupements de la majorité au sein de la Chambre des conseillers ont organisé hier une journée d’étude en vue d’engager une réflexion générale autour de cette thématique. Objectif : examiner et passer en revue les efforts menés par le Royaume dans sa lutte contre la traite des êtres humains et explorer les pistes possibles pour rendre ses efforts plus efficaces et plus percutants.

S’exprimant à cette occasion, le président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchamach, a indiqué que la lutte contre ce phénomène nécessite une approche globale qui s’appuie sur cinq piliers. Il s’agit d’abord de relever les défis juridiques relatifs à la protection des employés de maison, considérés comme la frange la plus vulnérable de la société. Le président de la seconde Chambre préconise également la nomination d’un rapporteur national qui aurait pour mission de suivre et d’accompagner la mise en œuvre des législations et politiques publiques relatives à la lutte contre ce phénomène et l’analyse des résultats de ces politiques. Dans le même ordre d’idées, M. Benchamach souligne la nécessité de mettre en place un système pour indemniser les victimes de traite des êtres humains qui apportera un soutien financier et social à cette population. Il appelle aussi à la mise en place de programmes en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrants visant à garantir le retour sécurisé des victimes à leurs pays d’origine.

Autant de mesures qui viendront renforcer le programme de lutte contre la traite des humains déjà mis en place par le ministère de la Justice et des libertés et qui s’articule autour de plusieurs actions visant la protection pénale de la femme et de l’enfant de ce crime ainsi que la protection des victimes. Sur ce volet, Mustapha Ramid, ministre de la Justice, rappelle que plusieurs cellules dédiées aux affaires de la femme et l’enfant ont été créées au niveau des différents tribunaux du Royaume depuis 2004. De même, tous les parquets généraux du Royaume restent constamment mobilisés pour identifier les actes de maltraitances et les agressions sexuelles dont les femmes et les enfants peuvent faire l’objet. Le ministère a pu également mener une étude descriptive visant à diagnostiquer la situation de la traite des humains au Maroc et les différentes formes de traite existantes, toujours selon M. Ramid.

Sur le volet juridique, Aniss Birou, ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, a indiqué que son département avait déjà élaboré un projet de loi sur la traite des êtres humains, actuellement soumis au vote au sein de la Chambre des représentants. Le ministre a souligné par ailleurs que le Royaume était parmi les rares pays à avoir mené une politique courageuse et volontariste visant la régularisation de la situation des migrants clandestins. Une politique basée sur une approche humanitaire intégrée et globale qui a permis à plus de 20.000 migrants de s’intégrer socialement au Maroc.

Cet engagement du Royaume dans la lutte contre la traite des personnes lui a valu la reconnaissance des organisations et des ONG internationales qui sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à offrir leur appui au Maroc. C’est le cas notamment de l’Organisation internationale pour la migration (OIM). Selon Anna Fonseca, chef de mission au sein de cette organisation, l’OIM apporte l’assistance et le soutien nécessaires aux politiques publiques visant la lutte conte le phénomène de la traite des êtres humains. 

26 Mai 2016, Yousra Amrani,

Source : LE MATIN

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