lundi 25 novembre 2024 06:30

Le renforcement des droits des migrants, un moyen de lutte contre la migration illégale

Le Président du Comité des Nations unies sur les travailleurs migrants, Abdelhamid El Jamri, a souligné, mercredi au Caire, que le renforcement des droits des migrants est le meilleur moyen pour lutter contre la migration illégale.

"Le renforcement des droits des migrants est un meilleur moyen pour lutter contre la migration illégale et contre la traite des êtres humains qui sont une menace à la sécurité des Etats, aussi bien d'accueil que d'origine et de transit ", a dit cet expert marocain lors des travaux du 1er forum permanent de dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits humains.

Tout en rappelant les défis auxquels font face les pays arabes et africains, M. El Jamri a insisté sur l'importance de la migration Sud/Sud surtout dans l'espace arabo-africain, notamment dans une période de crise que vit le monde.

Après avoir mis l'accent sur "l'importance de ce phénomène dans le développement économique, politique et démocratique des pays", M. El Jamri a souligné la nécessité pour les pays arabes et africains de "donner l'exemple de relations humaines, basées sur le respect et sur l'enrichissement mutuel", appelant à structurer le dialogue sous forme de projets à réaliser à moyen et long termes.

Il a aussi insisté sur la nécessité de distinguer, dans la gestion des flux migratoire et des migrations, "ce qui relèverait des relations entre pays africains et pays arabes et ce qui relèverait des relations entre pays arabo-africains et d'autres pays et régions tels que les pays européens ou l'Amérique du nord".

Tout en relevant l'importance de coordonner les positions des pays arabes et africains lors de négociations, il a appelé à engager une réflexion sur la question migratoire sur les plans arabes et africains dans le cadre d'une approche régionale, voire internationale.

Evoquant le concept de "migration circulaire", qui "constitue un compromis entre la position politique et la position économique de certains pays d'accueil que ce soit dans des pays de l'Union européenne ou dans des pays arabo-africains", le responsable a indiqué que cette nouvelle initiative est de nature à permettre aux partenaires de discuter sur une base concrète.

Il a plaidé pour d'autres mesures permettant notamment aux migrants résidents dans les pays d'accueil, de façon permanente, de retourner temporairement dans leurs pays d'origine en vue d'y travailler ou de créer une activité, aider les pays d'origine à mieux gérer leur migration et à maintenir leur équilibre économique.

Concernant les travailleurs saisonniers, il serait important et humain d'intégrer les personnes dans le cadre d'un projet de développement, a-t-il relevé, plaidant pour la garantie des droits des migrants saisonniers, notamment la protection sociale.

"Vu le rôle que jouent les migrants dans le développement des pays d'accueil, de transit et d'origine, il est recommandé que les pays d'accueil, collaborent avec les pays d'origine, pour mettre en place des programmes qui permettent d'optimiser l'impact des migrations sur le développement", a-t-il insisté.

Abondant dans le même sens, il a indiqué qu'il est nécessaire de mettre en place un "partenariat fort et étroit" entre Etats arabes et africains autour de toute forme de migrations, insistant sur la nécessité du renforcement des bonnes pratiques, et plus particulièrement celles prenant en compte la dimension "droit" comme principal axe.

A cet effet, il a appelé les Etats arabo-africains, qui ne l'ont pas encore fait, à ratifier la Convention des Nations unies sur les travailleurs migrants et les deux Conventions du Bureau international du travail sur les travailleurs migrants.

M. El Jamri a aussi souligné l'importance d'élargir l'espace Euro-med aux pays africains et arabes et la mise en place de politiques migratoires basées sur le respect des droits de l'homme des migrants.

Né à l'issue de la conférence internationale organisée fin 2008 au Caire sous le signe "La Déclaration universelle des droits de l'Homme, 60 ans après : entre rhétorique et réalité", ce Forum permanent dirigé par Abdou Diouf, ancien président sénégalais et actuel président de l'Organisation internationale de la Francophonie, vient répondre à la nécessité ressentie de créer des espaces de dialogue et de réflexion sur la question des droits de l'homme entre les gouvernements, les parlementaires, la société civile, les organisations régionales, ainsi que les agences spécialisées des Nations unies.

Ce forum permanent pour le dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits de l'homme a pour objectif d'engager un débat sur des questions liées à la migration et aux moyens de coordonner les politiques migratoires nationales et les conventions régionales sur la liberté de circulation.

Source : Le Matin/MAP

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