Le nombre d’immigrés clandestins qui arrivent en Espagne par mer a stagné en 2013, mais la pression migratoire se fait de plus en plus forte sur les deux présides occupés de Sebta et Mellilia. Selon les informations relayées par l’agence de presse espagnole EFE, les agents de la Guardia civil ont pu intercepter, durant l’année 2013, plus de 4.370 immigrés clandestins qui voulaient entrer en territoire espagnol par Murcie, Grenade, Malaga, Algésiras, Cadix, Huelva, Almeria, Tenerife, Las Palmas, Alicante et les Îles Baléares. 496 des immigrés interceptés sont Marocains, 629 Algériens et 3.228 Subsahariens.
Selon la même source, les statistiques enregistrées en 2013 sont pratiquement similaires à celles de l’année 2012 qui avait vu l’arrestation de 4.381 immigrés clandestins dont 590 Marocains, 1115 Algériens, 2.660 Subsahariens et 16 de nationalité indéterminée.
Les détails des données recueillies au cours de cette année montrent que la pression se fait plus notable sur les deux présides occupés de Sebta et Mellilia, qui ont enregistré une augmentation de 64 % du nombre d’immigrés interceptés en 2013 par rapport à l’année précédente. En effet, les autorités des deux présides ont arrêté 1.667 immigrés clandestins en 2013 contre 1.014 seulement en 2012.
Algésiras a connu une légère augmentation en 2013 en enregistrant un taux supérieur de 7 % par rapport à l’année passée (1137 immigrés interceptés en 2013 contre 1062 en 2012).
Par contre, d’autres régions espagnoles ont enregistré une nette régression dans le nombre d’immigrés arrêtés. C’est le cas d’Almeria et de Grenade, selon le rapport sur l’immigration irrégulière présenté par le lieutenant-colonel Eduardo Lobo du Centre national de la coordination pour la vigilance maritime des côtes et des frontières. A titre d’exemple, il convient de préciser que la Guardia civil a intercepté cette année 667 immigrés irréguliers contre 906 en 2012, soit 26 % de moins. Presque le même taux a été enregistré dans le cas de Grenade (moins de 35 %). En effet, 503 immigrés ont été arrêtés en 2013 contre 774 en 2012.
Comment expliquer ce recul du nombre d’immigrés irréguliers ? Eduardo Lobo le justifie par la coopération de Madrid avec le Maroc.
Les «modus operandi» d’entrée, selon le lieutenant-colonel espagnol, n’ont pas changé cette année, car les immigrés clandestins continuent de préférer des petites embarcations de fortune, ce qui constitue un danger réel pour leurs vies. Et pour éviter des drames humains comme celui survenu au cours de cette année à Lampedusa (Italie), l’Espagne a intégré récemment Eurosur, un système européen de vigilance des frontières pour lutter contre l’immigration clandestine, le trafic de drogue et le crime organisé.
Eduardo Lobo a ajouté qu’actuellement 19 Etats de l’Union européenne sont connectés à l’agence européenne Frontex qui a pour mission d’échanger les informations en temps réel de tous les incidents qui se produisent sur les eaux territoriales et sur les côtes européennes.
31 Décembre 2013, T.M
Source : Libération