Les forces de l’ordre marocaines et la Guardia Civil espagnole ont déjoué, durant la nuit de lundi à mardi, une nouvelle tentative d’assaut massif de la barrière grillagée séparant Mellilia du reste du Maroc, a annoncé la préfecture du préside occupé dans un communiqué relayé par l’AFP.
«Un millier d’immigrants, rangés en deux files parallèles, se sont dirigés depuis le massif montagneux du Gurugú vers la frontière», a affirmé la préfecture qui a également diffusé les images de l’évènement.
«Vers 22H30, la Guardia Civil a repéré un groupe important d’immigrants qui descendait du Gurugú, où sont installés les groupes de Subsahariens qui tentent d’accéder à Mellilia», a-t-elle ajouté.
«Les immigrants sont demeurés toutefois à une distance respectable mais l’imposante présence des forces de sécurité espagnoles et la coopération avec les forces marocaines ont empêché tout assaut» de la barrière, a affirmé la préfecture.
«La tentative avortée démontre une fois de plus l’extrême pression migratoire sur cette ville et la nécessité de renforcer les mesures anti-intrusion qui égrènent son périmètre«, assure-t-elle.
Le 5 novembre, un immigrant est mort lors d’un assaut d’environ 200 clandestins, après être tombé du haut de la clôture.
Entre le 1er janvier et le 17 septembre 2013, environ 3.000 clandestins ont tenté de franchir la barrière grillagée de Mellilia, selon le ministère espagnol de l’Intérieur, dont 77% ont été repoussés. 1.610 immigrants avaient tenté leur chance de cette façon sur la même période de 2012.
La triple barrière grillagée qui enserre le préside occupé est longue de onze kilomètres et haute de sept mètres.
La décision de l’Espagne de remettre des barbelés sur la partie supérieure de la barrière, où ce dispositif avait été supprimé en 2006, a provoqué de vives protestations d’organisations de défense des droits de l’Homme ainsi que du parti d’opposition socialiste (PSOE).
Le groupe parlementaire de ce dernier parti devait réitérer, hier, devant la commission du Congrès des députés, sa proposition d’installation de radars et d’intervention de drones comme des alternatives aux barbelés que les autorités espagnoles comptent installer sur les barrières grillagées séparant Sebta et Mellilia du reste du Maroc, a précisé l’agence espagnole Europa Press. Mais le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernández Díaz, a rétorqué que l’utilisation de drones peut, certes, aider à détecter les immigrés, mais elle demeure insuffisante, car «le problème n’est pas de les détecter mais de les empêcher» de franchir les barrières grillagées.
19 Décembre 2013, Mourad Tabet
Source : Libération