mercredi 27 novembre 2024 19:48

Les incohérences de la politique migratoire française

Expulser 30.000 personnes en situation irrégulière d’ici la fin de l’année, c’est l’objectif affiché par Claude Guéant, ministre français de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et de l’Immigration. Le site Africamix révèle que cette politique du chiffre se traduit par des lois de plus en plus répressives.

Par exemple, la nouvelle loi donne aux préfets la possibilité de ne pas tenir compte du délai de trente jours accordé aux personnes expulsées, pour quitter le territoire français. En clair si le préfet estime qu’il y a «risque de se soustraire à cette obligation», il supprime le délai.

Les associations de défense des immigrés sans papiers dénoncent «une machine à expulser de plus en plus inhumaine». Le Réseau éducation sans frontières (RESF) évoque:

«La litanie sans fin. On ne finit plus de faire la liste des atteintes aux droits humains: contournement du droit, enfermement d’enfants en rétention (45 jours possibles), expulsions des pères, démantèlement des familles, retrait de protection des enfants pour pouvoir les expulser, arrestation sur les lieux d’hébergement d’urgence (le 115).»

L'association regrette surtout que l’administration ou même la justice appliquent des directives gouvernementales sans prendre en compte des situations humaines particulières.

Plus grave encore selon le Comité inter mouvements auprès des évacués (Cimade), le gouvernement choisit la période des vacances scolaires pour organiser «la chasse à l’enfant».

Même s’il affirme mener une politique cohérente de réduction de l’immigration, les déclarations du ministre de l’Intérieur ne sont pas dénudées d’arrière-pensée politique, selon ses détracteurs. Pour Alain Vidalies, député socialiste français, «le gouvernement tente à l’évidence une opération politicienne en direction de la frange extrême des électeurs de droite en ciblant la goutte d’eau de l’immigration légale pour faire oublier l’océan du chômage de masse».

Réagissant à la décision du ministre de réduire la liste des métiers ouverts aux non-Européens, le syndicaliste Raymond Chauveau a confié à France 24:

«Ce n’est pas en s’attaquant à l’immigration par le travail qui ne touche que 10.000 à 20.000 personnes que la tendance économique va s’inverser. Le gouvernement parle de 20.000 personnes (des Maliens, des Marocains, des Tunisiens surtout, or en réalité, seules 3.700 personnes venaient de l’étranger», les autres vivaient déjà en France.

«Le nombre de titre de séjours salariés va peut-être baisser mais la main d’œuvre continuera à venir travailler en France. Simplement, elle le fera maintenant, de manière illégale», ajoute de son côté Annette Huraux, membre du Cimade.

1/9/2011

Source : States Afrique

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