lundi 25 novembre 2024 22:20

Les Marocains du monde et du Canada constituent un gisement de compétences

L'onde d'une émotion intense traverse comme un circuit électrique l'immense salle du Palais des congrès de Montréal où sont réunis les membres de la Communauté marocaine, venus de tout le Canada, et les invités du Forum consacré à « la mobilisation des compétences canado-marocaines et pour un nouveau partenariat transatlantique ».

Driss Ettabaa, Hight profile, diplômé de l'université de Sherbrooke et de Harvard, qui préside l'Union des producteurs agricoles du Québec et le Comité d'organisation du Forum, est si bouleversé qu'il parle… en pleurant : « J'aimerais, dit-il, la voix secouée de sanglots, partager avec vous toute la douleur des membres de la Communauté du Québec et du Canada face aux événements tragiques survenus récemment au Maroc à Laâyoune. Nous condamnons vivement ces incidents et présentons nos sincères condoléances aux familles et représentants des forces de l'ordre marocains qui ont péri de manière atroce et barbare ». Après l'hommage et la prière aux défunts, il faut se ressaisir et continuer les travaux du Forum organisé en partenariat avec l'Ambassade du Maroc au Canada et le Consulat général du Royaume à Montréal.

On ne pouvait trouver meilleure scène que celle-là, qui a eu lieu dans la froidure automnale de Montréal, pour décrire la force du lien qui unit les Marocains du monde à leur pays, créant ainsi à l'échelle du temps et de l'espace un pont de fraternisation et de citoyenneté partagées ? C'est ce lien qui pourra, sans nul doute, assurer le succès d'un vaste chantier, celui de la mobilisation des compétences, chantier dans lequel s'investit Mohamed Ameur. Mais il faudra auparavant régler des questions de fond, comme le souligne Abdelgahani Dadés, membre du CCME et co-animateur du Forum : Comment, par quelles voies et moyens convertir l'exode des compétences en une mobilité positive, comment mobiliser les diasporas et faire de ce capital humain et social un atout pour le développement ? Comment, en un mot, transformer le brain drain, l'exode des cerveaux en brain gain, en bénéfice mutuel ? Avec quels outils et dans quel cadre de travail ?

La problématique posée aujourd'hui est d'autant plus importante que l'émigration marocaine représente 12% de la population marocaine, soit 3,2 millions de personnes réparties à travers le monde, dans une trentaine de pays, avec une concentration en Europe, où 87% des émigrés sont installés. L'émigration marocaine, on le sait, est une force de frappe économique avec plus de 40 milliards de Dh de transferts directs et autant de transferts invisibles et des contributions au tourisme, à l'habitat, etc. L'impact sur le développement et la lutte contre la pauvreté est important, tout autant que l'impulsion donnée à la modernisation du pays et à son ouverture. Au moment où la mondialisation accélère le mouvement migratoire des compétences scientifiques, dont le Maroc a plus que jamais besoin pour se construire, il faut travailler davantage à une stratégie de captation de la matière grise sous forme de réseaux, de circulation, de partenariat.

Le chantier est à la mesure de l'importance des savoirs et de la connaissance pour le développement durable des pays. Le gouvernement perçoit, de son côté, en cette diaspora de plus en plus formée et qualifiée, un potentiel de compétences de savoir-faire et un atout considérable pour le développement du pays : 17% des MRE actifs occupent des professions scientifiques, intellectuelles et managériales qualifiées, 54% s'activent dans les secteurs de l'enseignement, la santé, la communication, la gestion et le commerce. Au Canada, on compte, pour la seule région de Montréal, plus de 350 professeurs marocains dans l'enseignement supérieur, sans compter les chercheurs, biologistes, informaticiens, agronomes, très bien intégrés et qui peuvent apporter une valeur ajoutée au monde et à leur pays d'origine…

Avec ses différents plans sectoriels du tourisme, avec Vision 2020, l'agriculture avec le Plan Maroc Vert, les nouvelles technologies avec le Plan Maroc Numéric 2013, il faut plus que jamais mobiliser des compétences de manière circulatoire, en déclinant une véritable stratégie sur laquelle revient le ministre chargé de la Communauté des MRE à l'étranger : repérer les niches et les secteurs porteurs, organiser l'offre en mettant au point une cartographie des compétences et réfléchir, dit-il, sur les voies et moyens qui pourraient accompagner ces compétences. « Les mutations, souligne M. Ameur, sont multiples. Tout d'abord au niveau du nombre : la population marocaine établie à l'étranger a doublé en dix ans. Sa physionomie a également changé, ce ne sont plus des ouvriers qui partent travailler dans les usines, mais des cadres, des ingénieurs, des informaticiens qui font le choix de migrer et qui, autre mutation, choisissent le plus souvent de s'installer, de s'enraciner dans les pays d'accueil, comme les étudiants et de devenir américains, allemands, belges, néerlandais, français ou canadiens.

Tout cela, dit il encore, nous interpelle dans le sens où il faut constamment, dans un contexte de mondialisation, adapter, rénover, renouveler, repenser nos politiques publiques qui doivent intégrer ces nouveaux enjeux. L'analyse migratoire que nous avons réalisée à travers différents pays a montré qu'aujourd'hui l'émigration se sédentarise, que les nouvelles générations s'enracinent dans les pays d'accueil. Pour renforcer les liens et éviter tout délitement, notre politique doit accompagner cette dynamique d'enracinement, mais aussi de mobilité circulatoire et de mobilisation des compétences. Il n'y a aucune contradiction aujourd'hui entre l'enracinement et le lien avec le pays d'origine, qui n'a pas changé avec le temps et qui nous pousse à plus d'esprit de responsabilité. »

Les expériences réussies des diasporas indienne, chinoise ou celles de l'Amérique Latine nous ont appris que l'on peut assurer le transfert de connaissances, de partout dans le monde. Dans ces exemples, on voit à l'œuvre des modes divers de production, de circulation des échanges et du capital cognitif entre diverses parties du monde, des compétences où qu'elles se trouvent, mais encore faut-il organiser le cadre de réception. Le concept mécanique du «retour» des politiques migratoires est alors transformé en liens durables avec les compétences MRE.

Des liens qui seront d'autant plus durables qu'ils concerneront les régions d'origine de ces compétences, ce qui pourrait induire un rôle actif des collectivités locales, des régions et l'intérêt de la coopération décentralisée. Les travaux des différents ateliers portant sur « l'agriculture et l'agroalimentaire », « l'éducation, l'enseignement supérieur et recherche scientifique », « l'environnement, le climat, l'énergie verte et le développement durable », « industrie et entrepreneuriat » ont connu un vif intérêt. Nous y reviendrons dans nos éditions de lundi 6 décembre. Dans un premier temps, un portail dédié aux compétences marocaines au Canada a été créé, à l'instar de celui dédié aux compétences marocaines en Allemagne. Une première passerelle.

La stratégie gouvernementale commence par une prospection des besoins nationaux, pour mieux identifier et organiser l'offre des compétences expatriées.

LE MATIN : Après le séminaire de Fès, qui a réuni les compétences allemandes d'origine marocaine, vous avez organisé le Forum des compétences canado-marocaines. Quelles sont ces compétences ? MOHAMED AMEUR : Nos Communautés expatriées, qui comptent aujourd'hui des profils hautement qualifiés dans différents secteurs de pointe, contribuent de façon active à la promotion des pays d'accueil, de par leurs compétences professionnelles, mais aussi par leur intégration réussie au niveau social, économique, culturel, voire politique. Nombre de ces compétences souhaiteraient appuyer de façon bénévole, ou sous forme d'investissement ou de coopération décentralisée, le développement de leur pays d'origine. Le Maroc est aujourd'hui engagé dans de nombreux chantiers de développement où ces compétences ont tout à fait leur place. Pour favoriser cette contribution, plusieurs mécanismes et dispositifs ont été envisagés et mis en œuvre, s'appuyant sur des études réalisées afin de mieux localiser notre communauté à l'étranger et cerner son profil, savoir dans quelle mesure elle peut participer à l'effort de développement du pays et prévoir les moyens susceptibles de l'y inciter. Ainsi, une évaluation a été réalisée en 2009 pour permettre à notre pays de définir une stratégie globale à visée opérationnelle pour la période 2009-2015. Cette stratégie commence par une prospection des besoins nationaux, pour mieux identifier et organiser l'offre des compétences expatriées qui y correspondent et mettre en place un dispositif partenarial opérationnel pour les intégrer à l'effort de développement.

Quels sont les objectifs de votre politique de mobilisation des compétences marocaines à l'étranger ?

C'est la volonté d'appuyer le développement humain, le développement durable du Maroc. Cette volonté est favorisée par l'existence au Maroc d'un contexte propice : des besoins clairement identifiés, des plans et programmes de développement sectoriels bien définis et une demande forte sur des compétences peu ou pas présentes au Maroc. Mais pour réussir une stratégie de mobilisation des compétences, il faut répondre à un certain nombre de conditions : donner aux Marocains du monde un cadre pour les informer sur les opportunités au Maroc et les impliquer concrètement dans le cadre de programmes opérationnels de façon ponctuelle ou plus pérenne ; il faut développer des partenariats avec les acteurs privés et publics marocains pour formaliser les besoins en matière de compétences ou d'expertises marocaines expatriées ; il faut ensuite inscrire ces partenariats, autant que possible, dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Maroc et les pays d'accueil et, enfin, accompagner les porteurs de projets et appuyer leurs initiatives opérationnelles.

A Montréal, vous avez présenté différents plans d'action dans ce sens. Quels sont-ils ?

J'ai tout d'abord décliné le plan d'action « Expertise et co-développement », dont l'objectif est de définir les thèmes de travail prioritaires pour le Maroc : Industrie et Nouvelles Technologies, Agriculture et agro-alimentaire, Environnement et Développement Durable, Développement Humain, d'accompagner la structuration de réseaux de compétences, la mise en place de programmes opérationnels, notamment en Allemagne, France, Belgique et Canada et d'accompagner techniquement et financièrement les actions et projets portés par ces compétences au Maroc. Le plan d'action «Investissement», illustré par la mise en place du dispositif incitatif MDM Invest, est destiné à appuyer l'investissement des Marocains du monde au Maroc. La mise en place, par exemple, du programme de coopération maroco-français, vise à appuyer et accompagner la création de 1.000 PME/PMI au Maroc par des Marocains expatriés, ainsi qu'à encourager des partenariats portant sur des programmes territoriaux d'encouragement et d'accompagnement de l'investissement, à l'exemple du programme dans les régions oasiennes associant notre ministère, l'Agence de développement des provinces du Sud et le PNUD. Le plan d'action « Etudiants : compétences de demain » encourage le parrainage des étudiants MRE par les réseaux de compétences existants, afin de faciliter leur intégration universitaire, sociale et culturelle dans les pays d'accueil. Le plan d'action « Retour volontaire » porte, quant à lui, sur un ensemble d'informations visant à faciliter l'installation ou le retour volontaire au Maroc, sur la recherche d'emploi et sur les opportunités de travail, à travers la réalisation d'un guide et la mise en place d'un dispositif d'information et d'orientation au sein de notre département. A travers ces plans d'action, nous essayons donc de favoriser l'émergence d'une nouvelle génération de porteurs de projets d'investissement et de partenaires de co-développement, en leur accordant une attention particulière tout au long du processus de concrétisation de leurs projets.

Au-delà de ces plans, comment informer et faire prendre conscience de ce chantier de mobilisation de compétences ?

Dans notre échéancier, nous avons procédé par étapes. Nous avons organisé à Fès la 1re Université des compétences marocaines d'Allemagne, en novembre 2009, puis la rencontre de nos experts expatriés en développement durable sur la Charte nationale de l'environnement et du développement durable à Rabat, en mars 2010, et le 1er Forum des jeunes marocains du monde, à Ifrane, en juillet dernier. De même, nous avons programmé, pour la fin de 2010 et pour 2011, un agenda de rencontres similaires avec les compétences marocaines dans plusieurs pays d'Europe, comme prochainement, le 11 décembre à Bruxelles et le 23 et 24 mai prochain à Rabat, une réunion avec les compétences canado-marocaines. A Montréal, nous avons prospecté un impressionnant vivier de compétences et d'expertises qui ne demandent qu'à être associées à la dynamique générale et sont prêtes, j'en suis sûr, à faire profiter le pays de leur savoir et leur savoir-faire. Les marocains résidant en Amérique du Nord constituent un exemple vivant de l'impressionnante mutation qui s'est opérée au sein des Communautés marocaines à l'étranger, la faisant évoluer du statut de simple main-d'œuvre, qu'elle avait il y a peu de décennies, vers une présence plus marquée dans les catégories socioprofessionnelles supérieures des pays d'accueil. Selon nos études, près de 87 % des Marocains de plus de 15 ans résidant au Canada sont diplômés, dont plus du tiers ayant un grade universitaire supérieur. Les perspectives de la réussite de notre démarche ici sont donc très engageantes et nous comptons beaucoup sur la rencontre d'aujourd'hui pour imprimer un nouvel élan à notre politique de mobilisation des compétences.

Qu'est-ce qui explique l'importance de ce chantier de mobilisation des compétences ?

Le Maroc a connu, depuis l'avènement de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, des transformations profondes qui ont touché tous les aspects de la vie politique, économique et sociale. Dans plusieurs domaines, des avancées concrètes ont été réalisées, notamment dans la démocratisation, les libertés individuelles et les libertés d'opinion. Des réformes structurelles au niveau économique ont été lancées, des mégaprojets de travaux d'infrastructure ont été entrepris ainsi qu'un grand chantier de développement humain. Toute cette dynamique témoigne de la ferme volonté du Maroc de s'arrimer au train des pays en marche vers le développement global. L'action gouvernementale visant à mobiliser les compétences nationales émigrées fait partie de cette dynamique. Nous comptons y parvenir en valorisant leur savoir et leur expérience et en optimisant leurs apports à la mère patrie, tant au niveau de l'enrichissement culturel et intellectuel qu'à celui de l'investissement et du développement dans toutes ses acceptions. Il s'agit aussi, et selon les orientations royales, de mener à bien une politique qui puisse absorber les mutations de la Communauté, sans que son identité marocaine ne soit amenée à en souffrir. L'action du Gouvernement en ce sens associe, dans une approche participative, tous les acteurs impliqués et embrasse tous les aspects de la vie quotidienne de la Communauté. Elle vise essentiellement à accompagner l'intégration des MRE dans les sociétés d'accueil tout en contribuant à consolider et à renforcer leurs liens avec le Maroc. Elle milite également pour la défense des intérêts des Marocains du monde et la promotion de leur situation juridique, sociale et humaine, aussi bien au Maroc que dans les pays d'accueil.

Vous avez visité le chantier de la Maison du Maroc de Montréal située au cœur de la ville, dans un quartier en expansion. Quelle est la part de l'aspect culturel dans les préoccupations de votre ministère ?

L'axe culturel et éducatif est prioritaire car il intègre la question de l'identité marocaine dans ses dimensions linguistique et cultuelle chez les Marocains du monde. C'est dans ce sens que des Centres culturels marocains à l'étranger seront créés, dont ceux de Bruxelles, Amsterdam, Barcelone, Mantes-la-Jolie, Tunis, Tripoli et, bien sûr, Montréal, projets qui sont à des stades avancés de concrétisation. Je citerai également l'organisation des Universités des jeunes chaque été, l'organisation de voyages au Maroc au profit de jeunes marocains expatriés et de leurs camarades de classe et de voisinage des pays d'accueil, la mise en place de partenariats culturels avec les municipalités et les conseils régionaux des pays de résidence et d'autres actions encore de ce genre.

Contrairement à la perception que nous avons souvent au Maroc de la précarité, celle-ci touche beaucoup de nos concitoyens émigrés. Quelles sont les mesures que vous avez prises pour leur venir en aide ?

Sur le plan social, après la très populaire mesure consistant en la baisse de la taxe de dédouanement des voitures, qui a profité, jusqu'à aujourd'hui, à près de 30.000 émigrés retraités, nous avons pris la décision de prendre en charge le coût de transfert des dépouilles des défunts dont la famille est en situation difficile, nous avons mis en place des programmes spéciaux de soutien aux familles émigrées dans certains pays du Maghreb et d'Afrique, nous avons mis à la disposition des étudiants démunis 1.000 bourses annuellement, pour ne citer que les actions les plus saillantes. Dans le même esprit d'aide aux catégories et personnes en situation de détresse, je n'oublierai pas le mécanisme d'aide sociale que nous avons créé cet été au niveau des représentations diplomatiques et consulaires marocaines dans certains pays arabes et africains. Et pour donner encore plus d'ampleur à notre action, en l'appuyant sur des partenaires solides et fiables, nous avons mis sur pied un programme de renforcement des capacités humaines et financières des associations des MRE s'activant dans le social, pour les habiliter à relayer plus efficacement notre action de soutien aux catégories vulnérables, plus particulièrement les femmes et les mineurs non accompagnés, ainsi que nos actions de soutien ponctuelles et symboliques aux détenus d'origine marocaine, à l'occasion notamment du Ramadan et des fêtes religieuses. Sur le plan juridique, nous avons mis en place, au sein de notre ministère, un dispositif de veille juridique, renforcé de deux magistrats permanents, pour l'écoute et l'orientation de nos concitoyens du monde.

Cet été a vu la création du réseau des juristes marocains spécialisés dans les questions de la migration. Ce réseau sera utile pour la mise en œuvre du dispositif visant la généralisation de l'assistance juridique et judiciaire de nos citoyens affectés par les effets de la crise économique mondiale, dispositif lancé au mois de septembre dernier et concrétisé par la conclusion de conventions annuelles avec des cabinets d'avocats habilités à fournir conseil et orientation juridique aux ressortissants marocains. Dans le même registre, nous avons institué un système et des structures dédiés au traitement personnalisé des requêtes des MRE et établi une convention avec Diwan Al Madalim pour leur suivi. De même, et pour une gestion de proximité des intérêts des expatriés et de leurs familles, nous avons créé le concept de « la Maison du MRE », dont deux sont déjà opérationnelles et d'autres en projet. Nous nous activons également, à chaque fois que se présente l'occasion de le faire, pour inciter la réflexion sur la mise à jour du cadre conventionnel liant le Maroc aux pays d'accueil pour la préservation des droits des MRE.

QUESTIONS À : Nezha Chekrouni • Ambassadeur du Maroc au Canada, ex-ministre déléguée auprès des Affaires étrangères et de la Coopération chargée des Marocains résidant à l'étranger (MRE)

Une approche inclusive et transparente Vous avez suivi avec intérêt cette question de mobilisation des compétences depuis le lancement de FINCOM. Que représente pour vous ce Forum des compétences canado-marocaines ?

Cette rencontre se tient à un moment où le Maroc et le Canada explorent les moyens d'insuffler une nouvelle impulsion à nos relations bilatérales. Le Forum est le résultat d'un processus que nous avons initié en commun avec le ministère chargé de la Communauté MRE à l'étranger, en collaboration avec le Consulat général du Maroc à Montréal, des compétences marocaines du Canada et avec le concours de la représentation de la Banque populaire du Maroc. Le groupe de travail est un des noyaux d'une dynamique que nous voulons inclusive et transparente.

Qu'entendez-vous par inclusive ?

Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une vision globale dont l'un des objectifs est de contribuer au bien-être des Marocains au Canada, à leur intégration et à la protection de leurs droits. Dans ce sens, nous avons procédé à des consultations avec les départements ministériels concernés au Québec pour aboutir à la reconnaissance des titres académiques dont sont détenteurs des Marocains expatriés au Canada. Nous avons d'autres réalisations qui ont vu le jour, comme la mise en œuvre de l'Entente entre le Maroc et le Québec en matière de sécurité sociale. Ce chantier sera ouvert dans d'autres provinces du Canada où vivent nos compatriotes. L'un de nos grands projets reste la « Maison du Maroc », vitrine du Maroc qui ouvrira en été ses portes et qui sera un espace où toutes les bonnes volontés auront l'opportunité d'apporter leur contribution à notre communauté résidant au Canada et au rapprochement entre les deux pays.

Un mot sur les relations entre le Maroc et le Canada…

Nous sommes tous deux riverains de l'Atlantique qui doit devenir une aire de coopération et d'échanges. Au cœur de cette configuration, il y a les échanges humains. Nos deux pays ont une longue tradition d'échanges humains et commerciaux sur lesquels nous pouvons capitaliser. Le fer de lance de cette coopération, c'est justement ce pont humain composé de près de 100.000 Marocains, dont une élite spécialisée dans des domaines pointus. Ces compétences contribuent à la richesse économique de leur pays d'adoption et demeurent très attachées à leurs pays d'origine qui grâce à la dynamique lancée par Sa Majesté le Roi connaît un renouveau politique économique et social. Il faut aujourd'hui étirer davantage nos horizons pour mieux cadrer nos approches et créer des synergies pour aboutir à des stratégies d'actions concrètes assorties d'échéanciers. C'était l'objectif du Forum consacré à la mobilisation des compétences canado-marocaines et au nouveau partenariat.

Source : Le Matin

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