lundi 25 novembre 2024 00:17

Les migrations, un phénomène mondial dont la complexité émane de son traitement territorial

Les migrations sont un phénomène mondial, dont la complexité réside dans le fait qu'il est souvent traité d'un point de vue uniquement territorial ce qui empêche les pays d'y apporter des solutions efficientes, ont souligné, samedi à Marrakech, les participants à la 2ème World Policy Conference (WPC).

Les participants à une session intitulée "Migrations" ont ajouté que l'ensemble des solutions, jusque-là apportées à ce phénomène ce sont montrées inefficaces d'autant plus que la question des migrations a pris une dimension encore plus sécuritaire, notant que certaines mesures prises ces dernières années tel que le renforcement du contrôle dans les frontière n'ont pu qu'engendrer un développement spectaculaire de groupes mafieux spécialisés dans le trafic d'êtres humains.

Ils ont tenu à ajouter également que les changements climatiques, le développement des moyens d'information et de communication, la recrudescence de l'insécurité et de l'instabilité dans nombre de régions du globe, le vieillissement des populations des pays d'accueil, sont autant de facteurs qui incitent à la mobilité.

Un tel phénomène a eu pour conséquence directe de fragiliser les sociétés et de donner naissance à des phénomènes encore plus dangereux tels que l'extrémisme, la prolifération du crime ou encore la montée de trafic de drogue, ont-ils expliqué, s'interrogeant sur la manière d'aborder la question du développement tout en la liant à la migration.

Ils ont aussi remis en cause l'approche de l'immigration sélective qui a pour conséquence directe la fuite des cerveaux vers les pays du Nord, estimant que la manière selon laquelle ce phénomène est abordé jusqu'à présent ne peut pas durer dans le temps.

"Il ne peut y avoir de mondialisation à visage humain ni de gouvernance mondiale si on ne reconnaît pas le droit de tout un chacun de décider de son lieu de résidence", ont-ils dit, mettant l'accent sur le changement très profond que connaissent actuellement les migrations internationales.

Et de poursuivre que si traditionnellement les pays du nord menaient leurs propres politiques, il est désormais impératif de traiter ces questions dans le cadre d'une concertation entre les pays d'accueil et ceux d'origine.

Les participants ont, par ailleurs, tenu à préciser que les transferts des travailleurs migrants vers leurs pays d'origine se chiffrent à 300 milliards de dollars alors que les aides publiques sont estimées à seulement 120 milliards de dollars.

Placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette conférence, initiée par l'Institut français des relations internationales (IFRI), servira d'occasion pour les 120 participants représentant près de 30 pays de se pencher sur sept axes principaux liés notamment à la "gouvernance politique", au "droit international", à "la gouvernance économique et financière", aux "mouvements migratoires", "énergie et climat", "santé et environnement", "eau, agriculture et alimentation".

Source : MAP

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