lundi 25 novembre 2024 09:33

Les protestants rhénans s'engagent contre l'extrême droite

KEHL, Allemagne, 9 janvier (Reuters) - L'église protestante d'Alsace-Lorraine et ses voisines allemandes du Bade-Wurtemberg et du Palatinat ont lancé lundi un appel contre les discours nationalistes et identitaires dans la perspective des élections de 2017 dans les deux pays.

Sans citer nommément le Front national en France ni l'Alternative für Deutschland (AFD) en Allemagne, la déclaration présentée lors d'une conférence de presse à Kehl, ville allemande voisine de Strasbourg, dénonce la rhétorique anti-immigration, anti-réfugiés et antieuropéenne de ces deux partis.

"Nous nous élevons contre toutes les tentatives visant à répandre, en vue d'accéder au pouvoir, un climat de suspicion et d'exclusion à l'encontre d'individus ou de groupes d'individus", affirment les trois églises régionales, associées depuis plus de cinquante ans au sein d'une Conférence des églises riveraines du Rhin.

"Nous cherchons à encourager une culture de la bienveillance et nous rendons attentif au danger que représentent actuellement les dérives nationales et identitaires", ajoutent-elles.

Evoquant une France où les idées extrémistes "se banalisent par la 'lepénisation' des esprits", Christian Albecker, président de l'Union des églises protestantes d'Alsace et de Lorraine, a exprimé sa conviction "qu'il ne (servait) à rien de condamner ces idées".

En France, les sondages indiquent que Marine Le Pen, présidente du Front national, pourrait accéder au deuxième tour de l'élection présidentielle, en mai prochain. En Allemagne, l'AFD, apparu voici seulement quatre ans sur la scène politique, est crédité de 15% des voix aux législatives de septembre 2017.
"Les élections sont devant nous et on se demande si, après la haine des terroristes qui a curieusement généré, en réaction, une haine de l'autre, nous n'allons pas vers l'effondrement de notre maison européenne ouverte", a estimé Christian Schad, président de l'église protestante du Palatinat.

Convaincus que "transformer l'Europe en une forteresse n'est pas une solution durable" et qu'il faut construire et traverser des ponts", les trois présidents se sont symboliquement rendus sur la passerelle des deux rives, pont piétonnier sur le Rhin entre la France et l'Allemagne, pour lire leur déclaration.
9 jan 2017 (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)

Source : Reuters

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