lundi 25 novembre 2024 18:28

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger en hausse de 8,2%

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger vers le Maroc reprennent bien cette année et devront maintenir, voire renforcer cette tendance au cours des années à venir. Cette prévision vient d'être confirmée par la Banque mondiale (BM) qui avance qu'après s'être redressés cette année, les envois de fonds déclarés vers les pays en développement, dont le Maroc, continueront d'augmenter en 2011 et 2012.

La reprise de ces flux cette année est illustrée par les dernières statistiques communiquées par l'Office des changes qui font ressortir que les recettes MRE se sont établies à 40,78 milliards de DH au cours des neuf premiers mois de l'année en cours, contre 37,69 MMDH à fin septembre 2009, en progression de 8,2% ou +3,09 MMDH. Par rapport à la moyenne des neuf premiers mois des années 2005 à 2009, soit 37,5 MMDH, ces recettes ont enregistré une hausse de 8,7% ou +3,27 MMDH.

D'après un rapport de la BM, qui vient d'être publié, les envois de fonds des travailleurs migrants vers les pays en développement, qui ont bien résisté à la crise, se redressent bien cette année. Le Recueil des statistiques de 2011 de cette institution financière internationale sur les migrations et les envois de fonds (Migration and Remittances Factbook 2011) estime que les montants déclarés à ce titre au niveau de ces pays devraient atteindre 325 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année, contre 307 milliards de dollars en 2009. Au niveau mondial, les envois de fonds devraient se monter à 440 milliards de dollars d'ici à la fin de 2010.

Ce redressement se poursuivra pour les prochaines années, d'après la BM qui table sur une progression soutenue des envois de fonds déclarés vers les pays en développement, qui pourraient dépasser 370 milliards de dollars dans deux ans.

Pour le Maroc, cette reprise a déjà été prévue par bon nombre d'analystes et d'observateurs qui lient leur contraction en 2008 (-3,6%) et 2009 (-5%) à la crise économique internationale et qui prévoyaient une reprise de ces envois dans le sillage de la reprise économique.
«Cette forte inflexion de tendance qui relève, pour l'essentiel, des facteurs liés à la conjoncture internationale et à la forte contraction de l'activité ne devra pas affecter outre mesure la tendance à moyen et long terme qui semble caractériser les flux financiers de l'émigration», a estimé le Centre marocain de conjoncture (CMC), dans une précédente livraison de sa Lettre mensuelle qui avait pour thème principal l'impact de la crise sur les transferts des migrants dans la région MENA et particulièrement des MRE. Et cette reprise ne devra pas être passagère, mais structurelle et s'étalera dans la durée. En fait, selon les analystes du CMC, le potentiel de croissance de ces transferts «demeure assez important en raison de la densité des flux migratoires avec l'émergence de nouvelles destinations, le degré d'attachement de la population émigrée au pays d'origine et les perspectives de reprise économique dans les pays d'accueil».

Par ailleurs, il est à noter que le montant de ces transferts a connu une progression importante depuis le début de la décennie, malgré les fortes restrictions de la politique migratoire appliquée par les pays européens. Ainsi, de 23 milliards de DH en 2000, ces transferts sont passés à 53 milliards de DH en 2008, soit un rythme de hausse moyen de 11% par an.

94% des transferts destinés au pays d'origine

D'après les enquêtes effectuées à ce sujet, la proportion de la population émigrée effectuant régulièrement des transferts de fonds à son pays d'origine est de 94%.

Autre indicateur important, près de 34% des migrants enquêtés déclarent transférer plus du tiers de leurs revenus contre 40% qui en envoient moins du quart. S'agissant des montants annuels moyens transférés, ils se situent entre 10.000 et 50.000 DH, représentant plus de 40% des flux financiers de l'émigration, alors que les montants dépassant les 100.000 DH constituent près de 13% de l'ensemble des transferts effectués entre 1996 et 1998.

11/11/2010

Source : Le Matin

Google+ Google+